Voyage au centre de la terre

Minuit et demi, nous atterrissons à Keflavik (Islande) dans les lueurs de l’aurore. L’été, à ces latitudes il ne fait jamais vraiment nuit, comme si la nature devait compenser les nuits interminables de l’hiver où, à l’inverse, le soleil rasant ne se lève quotidiennement que pour quelques courtes heures.

Yoko, notre hôtesse Japonaise nous accueille à la sortie de l’aérogare pour nous conduire à la « Guest House » qu’elle tient ici avec son mari Suisse-Allemand. Petite planète… Par souci d’efficacité ils préfèrent prendre les clients arrivant tardivement à l’aéroport, seulement quelques minutes de leur maison, que de les attendre jusque tard dans la nuit.

…

Le lendemain matin nous prenons possession de l’énorme pick-up Américain aménagé avec une cellule de vie qui nous servira de vaisseau pour ce voyage. (Flo adore les gros 4x4…)

Arrêt au supermarché pour faire le plein de victuailles, puis direction la côte sud à la découverte de cette île mystérieuse unique en son genre.

Peu de kilomètres suffisent à s’en apercevoir. Nous roulons sur des routes étroites, traversant les chaos de champs magmatiques noirs fossilisés, figés comme l’instantané d’une mer agitée.

Puis le relief devient plus marqué. En quittant la ligne de côte, sous un ciel chargé nous montons tranquillement vers des collines fumantes aux couleurs extraordinaires, mélange d’ocre, jaune, gris, vert, donnant au paysage des allures de toile contemporaine aux couleurs vives. Au détour d’un virage une odeur de soufre titille nos narines encore peu habituées. La montagne fume de toute part. Nous stoppons sur un petit parking pour marcher comme sur une autre planète, décor de science-fiction où les fumeroles odorantes émettent sifflements et gorgorythmes venant des tréfonds de la terre. 
Pas étonnant qu’un tel décor ait inspiré Jules Verne pour son Voyage au Centre de la Terre.

Aucun doute, les prochains jours s’annoncent prometteurs...