Traversant une forêt de cactus géants
centenaires, nous rejoignons une plage de rêve, longue grève de sable blanc où
se reproduisent les tortues de mer.
Des dizaines d’iguane semblent figés
tels des jouets d’enfant dinosaures qu’on aurait posé là.
Au bout de la place on aboutit à une
mangrove au milieu de laquelle une lagune accueille toute sorte de poissons
venus trouver là une nourriture abondante. Et l’on dit même qu’il y aurait des
requins…
Ah, les requins. Pourquoi ont-ils, à
l’image des loups, pris une telle dimension dans l’imaginaire collectif ?
Quand on parle du loup, comme du
requin, on image La Bête mangeuse d’homme, celle avec un long nez, un regard méchant,
une gueule énorme et des grandes dents pointues. Et c’est vrai qu’ils ont tout
cela en commun. Mais ici point de loup, et l’on nous assure que les requins
sont inoffensifs pour l'homme, comme les loups... Finalement c'est vrai, les seuls qui se plaignent du loup sont les
bergers pour leurs montons. On n’a heureusement jamais vu un berger se faire
dévorer. N’empêche qu’il continue de faire peur. Tout cela entretenu par d’épouvantables
histoires pour enfants où il dévore grand-mère, petits cochons et chaperon rouge !
Brrr.
Mais alors le requin dans tout cela ?
Et bien oui, on nous en annonce dans
la lagune. Et comme nous ne sommes pas berger, il n'y pas de danger pour nos moutons.
Que mangent-ils au
fait ? Des poissons et même des lions de mer quand ils ont vraiment faim. Tout
cela c’est de la viande non ? Tu parles, un lion de mer de 100 kg ça doit
sacrément plus difficile à attraper et dévorer qu’un homme normal. Mais bon,
faisons confiance aux gens du coin. Ils doivent bien savoir.
Combinaison, palmes et masques ;
haut les cœurs, ce n’est le moment de mollir.
Avec Flo nous partons donc
tranquillement découvrir la vision subaquatique de ce lieu paradisiaque. Eau
légèrement trouble, mais température parfaite. On palme doucement histoire de
ne rien manquer du spectacle, bancs de millions d’alevins comme des essaims d’insectes
fluorescents, élégante stingray solitaire volant entre deux eaux, poissons couleur
arc en ciel, zébrés, tachetés, striés, dans un étonnant festival de couleurs
chatoyantes n’ayant probablement d’autre but que l’art de la séduction ou du
camouflage.
Nous nous engageons dans un recoin du
lagon quand j’aperçois soudain une longue forme effilées sous moi. Un requin d’au
moins deux mètres cinquante vient de me dépasser. Bref instant de surprise,
poils qui se redressent, je me retourne pour chercher Flo et tombe nez à nez
avec un autre spécimen qui m’effleure comme si de rien n’était. Flo qui l’a
aperçu également ne semble pas plus inquiète que cela. Tout donc être normal… Nous
poursuivons notre progression pour arriver dans un quasi cul de sac et tomber
sur un repère d’une dizaine d’individus qui ne nous attendaient pas et se
mettent à tourner gentiment autour de nous. Pas dangereux qu’ils disaient. Y’a donc
pas de raison de s’inquiéter. Mais sans doute pas de raison de déranger non
plus.
Chérie, on rentre tranquillement sur la plage ?
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