Prendre le large

« Prendre le large » est l’une de ces belles expressions de voyage dont la seule évocation vous projette ailleurs, plus loin, vers de grands espaces : haute mer, désert, ou plus simplement à distance des tumultes du quotidien. Double signification – géographique et mentale –  trois mots simples, mais tellement évocateurs. Chacun privilégiera la dimension qu’il préfère où les combinera pour en faire une expérience personnelle singulière. 

Sortir de la routine pour s’offrir des moments uniques vers des terres inconnues par les chemins de traverse, ce que nous allons faire ces prochains jours. Road-trip à moto avec Didier et Marco vers l’Aragon au nord de l’Espagne.

Partir en soirée plutôt que d’attendre le lendemain. Pas nécessaire d’aller bien loin pour déconnecter et se projeter vers de nouveaux horizons.

Passer Saint Sauveur de Givre de Mai – lieu officieux d’où les Arabes firent demi-tour en 732, non seulement battus par Charles Martel, surtout effrayés par les saints de glace ; y croit bien qui veut mais la légende est si jolie – puis musarder sur les départementales des Deux-Sèvres, petites routes sinueuses au bord desquelles les hautes herbes agrémentées de fleurs multicolores distillent leurs parfums printaniers. En cette saison la nature explose en mille nuances de verts, tendres prairies, jeunes feuilles d’arbres aux teintes subtilement différentes suivant les essences et au milieu desquels veillent, tels les gardiens du temple, quelques vieux sapins presque noirs aux allures de marabouts.

 

Trop vite, notre courte étape s’achève à Vivonne, petit village de la Vienne où l’hôtel Saint Georges nous accueille face au fronton de la petite église Romane. Avec délice, nous entrons pour quelques jours dans un nouvel espace-temps.