21h dans les Alpes Mancelles, en bordure
d’un bel étang entouré de roseaux sur lequel s’étale un champ de nénuphars sur
le point d’éclore. Quelques palmipèdes laissent une onde sur l’eau calme.
Fermez les yeux et écouter :
Des grenouilles commencent à coasser
doucement.
Dans le petit bois derrière l’étang un
coucou parmi les gazouillis ininterrompus d’oiseaux. Comme s’il s’agissait
d’un concours de siffleurs, à qui fera le plus fort ou le plus mélodique. Au
loin des corbeaux croassent au rythme de leur vol paresseux.
Dans la prairie où j’ai stationné le
Gemini, le chant des grillons couvre les frottements délicats des herbes folles
sous la brise légère. Telles des vagues éphémères, les feuilles des grands peupliers
frémissent.
Comment ces bruits de la nature si
puissants peuvent-ils passer inaperçus lorsqu’on n’y prête pas attention ?
Masqués par le tumulte des activités humaines et par notre propre agitation, on
en oublierait presque qu’ils nous entourent. Or il suffit de faire un pas de
côté pour s’éloigner du brouhaha et les découvrir ou redécouvrir.
23h30, quelques pas dehors avant d’aller
dormir. Comme à chaque fois, je lève les yeux vers le ciel étoilé, distingue la
voie lactée, et pour un instant me laisse aller à un vertige stellaire, modeste
terrien, passager éphémère de notre petite planète, grain de sable sur la plage
immense de l’univers.
Ecouter les bruits de la nature, regarder
les étoiles, retrouver ses repères...
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