vendredi 7 août 2015

Epilogue



Reykjavik, Café de Paris : lézardant au soleil de la Terrasse abritée du vent frais, nous sirotons paresseusement un chocolat chaud en regardant les gens.
Sur la table d’à côté, deux jeunes hommes dégustent visiblement avec délectation des crêpes Suzette à la chantilly, l’un étrangement penché sur son assiette du coté où tombe sa mèche blonde, tandis que l’autre, très chic, engoncé dans une tenue typiquement Britannique avec manteau huilé à petit col écossait boutonné jusqu’en haut, savoure petits doigts levés sur ses couverts. Ils sont mignons.
Une autre table accueille une famille Islandaise en goguette, solides Viking bruyants aux cheveux clairs avec tatouages et accessoires dans le style métal ici très en vogue.
Un peu plus loin sur la place, trois clochards semblent importuner bruyamment une jeune femme. Surpris je me lève, étonné par l’indifférence des gens alentour, avant de m’apercevoir qu’elle est des leurs. Les stéréotypes de la misère sont universels.

C’est la fin du voyage. On repasse les images fabuleuses de la dizaine de jours à découvrir cette ile mystérieuse à la nature si particulière. Refaisant le film, je me rends compte ne pas avoir pris le temps de parler des Islandais eux-mêmes, sans doute l’une des limites de ce type de voyage en autonomie, à vrai dire quelque peu autarcique, mais aussi le moyen de se retrouver dans un contexte différent pour se ressourcer.
Mais pour en revenir aux Islandais, un peu plus de 300.000 âmes représentent la nation toute entière, dont les deux tiers autour de la capitale. Autant dire que le pays est vide. Rudes et rugueux, ils sont individualistes, fiers descendants des pionniers Vikings contés dans "La Saga des Istandais", dispersés sur un vaste territoire vierge qu’il a fallu dompter pour survivre dans des fermes isolées. Comment pourrait-il donc en être autrement ? Et pourtant, ils ont sont su construire une société prospère et solidaire à la culture millénaire où sans doute il fait bon vivre.

Et comme toujours, au moment de rentrer plane un parfum de nostalgie en repensant à toutes ces « découvertes », conscient du privilège qui est le nôtre d’avoir pu le faire, même si, comme à chaque fois cela demande un vrai investissement. Je ne parle pas ici uniquement de l’aspect matériel qui est réel, mais de l’effort intellectuel du voyage comme nous l’entendons. Mais quel enrichissement personnel ! Incomparable ressourcement aux multiples facettes en seulement quelques jours à l’occasion desquels germent les plus belles idées d’avenir.
Mais cela est pour plus tard…

Belle fin d’été à tous.


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