Reykjavik, Café de Paris :
lézardant au soleil de la Terrasse abritée du vent frais, nous sirotons
paresseusement un chocolat chaud en regardant les gens.
Sur la table d’à côté, deux jeunes
hommes dégustent visiblement avec délectation des crêpes Suzette à la
chantilly, l’un étrangement penché sur son assiette du coté où tombe sa mèche
blonde, tandis que l’autre, très chic, engoncé dans une tenue typiquement Britannique
avec manteau huilé à petit col écossait boutonné jusqu’en haut, savoure petits
doigts levés sur ses couverts. Ils sont mignons.
Une autre table accueille une famille
Islandaise en goguette, solides Viking bruyants aux cheveux clairs avec
tatouages et accessoires dans le style métal ici très en vogue.
Un peu plus loin sur la place, trois
clochards semblent importuner bruyamment une jeune femme. Surpris je me lève, étonné
par l’indifférence des gens alentour, avant de m’apercevoir qu’elle est des
leurs. Les stéréotypes de la misère sont universels.
C’est la fin du voyage. On repasse les
images fabuleuses de la dizaine de jours à découvrir cette ile mystérieuse à la
nature si particulière. Refaisant le film, je me rends compte ne pas avoir pris
le temps de parler des Islandais eux-mêmes, sans doute l’une des limites de ce
type de voyage en autonomie, à vrai dire quelque peu autarcique, mais aussi le
moyen de se retrouver dans un contexte différent pour se ressourcer.
Mais pour en revenir aux Islandais, un
peu plus de 300.000 âmes représentent la nation toute entière, dont les deux
tiers autour de la capitale. Autant dire que le pays est vide. Rudes et rugueux,
ils sont individualistes, fiers descendants des pionniers Vikings contés dans "La Saga des Istandais", dispersés sur
un vaste territoire vierge qu’il a fallu dompter pour survivre dans des fermes isolées.
Comment pourrait-il donc en être autrement ? Et pourtant, ils ont sont su
construire une société prospère et solidaire à la culture millénaire où sans
doute il fait bon vivre.
Et comme toujours, au moment de rentrer
plane un parfum de nostalgie en repensant à toutes ces « découvertes »,
conscient du privilège qui est le nôtre d’avoir pu le faire, même si, comme à
chaque fois cela demande un vrai investissement. Je ne parle pas ici uniquement
de l’aspect matériel qui est réel, mais de l’effort intellectuel du voyage
comme nous l’entendons. Mais quel enrichissement personnel ! Incomparable
ressourcement aux multiples facettes en seulement quelques jours à l’occasion
desquels germent les plus belles idées d’avenir.
Mais cela est pour plus tard…
Belle fin d’été à tous.
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