dimanche 23 juin 2013

Sur la route



Un mois de Juin comme un mois d’octobre : nous enfourchons nos motos sous les averses et bourrasques, cap à l’Est pour une excusions en Europe Centrale.
Rien à voir avec nos multiples incursions motocyclistes Sahariennes des années passées, où il s’agissait de se confronter aux grands espaces vierges, petits bonshommes « perdus » dans une immensité minérale sur de puissantes machines, histoire de fleureter avec ses propres limites et se sentir vivre au gré d’émotions uniques.

L’un des objectifs de ce voyage est d’un tout autre genre : essayer de ressentir ne serait-ce qu’un peu, le pire du génie de l’homme. Tenter de comprendre ce qui a bien pu conduire le genre humain au paroxysme de l’horreur avec la mise en œuvre de "la solution finale". S’imprégner de tout cela pour la mémoire, pour ne pas oublier cet acte épouvantable, extraordinaire, indicible, et contribuer modestement à ce qu’il ne s’évanouisse pas au fil des générations pour ne rester dans l’histoire « que » comme un épisode de guerre comme les autres, alors qu’il s’agit de tout autre chose.
Jo, Didier et moi allons donc à Auschwitch.

Et ca commence par une belle diagonale à travers la France, cette « Douce France » magnifiée par Charles Trenet, promenade traversant nos belles campagnes, des levées des bords de Loire croisant les noms de châteaux prestigieux - Saumur, Monsoreau, Villandry, Chenonceau, Amboise... - aux plaines ondulantes de Champagne et ses champs de blé encore vert, roulant sur des départementales bordées de coquelicots et de bleuets reliant des villages ruraux et désertés.
Puis nous atteignons rapidement la forêt noire pour rejoindre l’Allemagne et ses autoroutes à la voie de gauche réservées aux puissantes berlines déboulant comme des bolides. L’Allemagne en pleine révolution énergétique, avec ses milliers d’éoliennes ponctuant le paysage de leurs élégantes pâles en rotation, comme des machines reliant la terre et le ciel, et ses hectares de champs de panneaux photovoltaïques en plus de ceux posés sur les toitures. Eux continuent d’investir dans ce secteur quand en France tout semble bloqué après la flambée éphémère de ces dernières années.
 
Les km s’égrainent agréablement. Nous entrons doucement dans ce voyage plein de promesses.

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