Compteur calé à 200 km/h sur la voie
de gauche de « l’autobahn », je roule vers Hanovre attentif aux
appels de phare des puissantes berlines ou autre coupés sportifs déboulant à
très haute vitesse sur ma modeste Opel de location qui ne peut donner plus. Dieu
que c’est bon de rouler en Allemagne ! Malgré les problèmes d’avion ce
matin au départ de Nantes, nous serons finalement à l’heure pour la
présentation que je dois donner ce soir devant un aréopages de clients venu du
monde entier à l’occasion de ce grand salon international.
Le salon se déroule sur le parc des
expositions où s’est tenue l’expo universelle « ratée » de 2000
avec, à l’époque, une affluence moitié moindre qu’attendue. Il faut bien
reconnaitre que l’Allemagne n’est sans doute pas la destination rêvée des
visiteurs étrangers, encore moins Hanovre. Heureusement que l’efficacité ne
fait pas tout sinon nous serions sans doute encore plus mal lotis face à nos
puissants voisins.
Le parc des expositions est immense
et parfaitement organisé, tant pour l’acheminement des visiteurs depuis le
centre ville par un efficace système de trame, que le système d’enregistrement
des entrées, les services de restauration, la propreté des lieux et la tenue
irréprochable des toilettes, tous ces « détails » qui montrent le
vrai professionnalisme.
Mais là ne sont pas les points les
plus remarquables. Non, ce qui est ici le plus frappant est la puissance
affichée des entreprises allemandes, « insolante » prospérité
économique dans une Europe en difficulté. Certes ils jouent ici sur leur
terrain, mais il n’y pas que ça. Après la chute du mur, l’Allemagne a fait le
choix courageux de la réunification – surement n’avait-elle pas d’autre choix –
et cela a coûté la sommes astronomique de 1500 milliards d’Euros, bien au-delà
de toutes les prévisions. Elle en récolte maintenant les dividendes, juste
retour, n’en déplaise aux esprits chagrins pleurant sur la concurrence déloyale
de notre voisin quant aux conditions salariales.
Certainement tout n’est pas parfait
ici aussi, mais les gens travaillent d’abord puis négocient ensuite les
conditions d’amélioration de leur emploi, au lieu de contester à priori. Cette grande
différence devrait peut-être nous inspirer.
Discutant de l’efficacité remarquable
de notre grand voisin avec un collègue vivant en Allemagne, un brin provocateur
je l’interroge alors sur le coté « fun » des Allemands.
Sa réponse :
-
Ils
ont une vie sociale au long de la semaine. En finissant le travail tôt et
dinant de bonne heure, il leur reste du temps pour se retrouver dans des lieux
chaleureux, juste pour le plaisir d’être ensemble et développer des relations
extra-professionnelles.
Et d’ajouter :
-
En
France les gens attendent le week-end pour se faire plaisir. Sur la semaine
c’est chacun pour soit, « métro, boulot, dodo ! ». Va dans un
café de ville moyenne à 21h. Tu te retrouves tout seul avec les quelques poivrots
du coin.
Et s’ils avaient vraiment raison ?
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