"Upper Deck" indique la
flèche à l’entrée du couloir.
La lumière électrique qui inonde la
passerelle conduisant au pont supérieur donne aux passagers le teint pâle des
personnages des séries de science fiction des années 60.
A travers les larges baies vitrées on
aperçoit deux rangées de hublots superposées, pareilles à celles des grands
transatlantiques à l’époque où l’on s’embarquait vers l’Amérique, terre
promise où tout semblait possible. Il fallait alors 5 jours pour traverser l’Atlantique, aujourd’hui 6 heures en avion.
En Franchissant la porte de l’A380 je
mesure le gigantisme de l’appareil. Plus de 500 passagers s’embarquent dans le
ventre de cet avion aux dimensions hors norme, pas vraiment joli avec son air
un peu bodybuildé, mais magnifique machine du point de vu technologique.
Piste 26, poussés par les 4 puissants
moteurs, l’avion décolle vers le sud-ouest dans un silence étonnant, puis,
après une large courbe sur la gauche, laisse derrière nous la Ville Lumière pour
s’inscrire sur le méridien dans une longue glissade vers le sud, 10 heures d’un vol de
nuit parfait, dans une douce somnolence bercée par le ronronnement rassurant de l’appareil,
au dessus de la Méditerranée, l’Afrique du Nord, l’immense Sahara aux magiques couleurs
argentées sous la pleine lune, l’Afrique équatoriale et ses forêts primaires d’un
vert profond au soleil levant, puis les grandes plaines de savane dorée avant un parfait
kiss-landing sur la tarmac de l’aéroport international de Johannesburg, capitale
économique de l’Afrique du Sud où je dois rencontrer un important client pour
tenter de débrouiller une situation quelque peu compliquée.
La sortie du paquebot des airs est un
challenge intéressant pour s’extraire de la masse des passagers un peu hagards, yeux rougis par l’air sec de la cabine, et ne pas rester collé à la douane pour les formalités de passeport derrière les centaines d’autres arrivants faisant la queue pour obtenir le précieux tampon d’entrée dans le
pays.
Rapide passage par les lavabos pour
un brin de toilette et enfiler une chemise propre histoire de faire bonne figure
pour le rendez-vous qui m’attends dans une heure.
Le train vers Pretoria est impeccable,
installé pour la dernière coupe du monde de football et depuis parfaitement
entretenu. Derrière les larges fenêtres, les paysages de banlieue défilent à
vive allure, zones résidentielles, parcs industriels puis furtifs paysages de savane
générant chez moi cet irrésistible appel du grand large vers les étendues à perte
de vue de cette Afrique encore intacte où l’on croise une faune sauvage unique
au monde. Si je m’écoutais… Ce ne sera malheureusement pas pour cette
fois.
Notre interlocuteur nous attend sur le
quai d’arrivée. Bien que ne nous ayant jamais rencontré nous nous reconnaissons
du premier coup d’œil. Il sait que nous venons spécialement pour lui. Poignée de
main virile et regard franc.
-
A
quelle heure est votre avion de retour ?
-
20h
ce soir.
-
OK
je dois vous remettre au train à 16h30. Nous disposons d’un peu plus de 4
heures, plus que nécessaire je suppose…
Puis il nous emmène déjeuner en
terrasse dans un endroit agréable.
27° à l’ombre. C’est ici l’été et l’entretien
s’annonce passionnant.
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