Trafic aérien encombré sur l’aéroport de Singapour. Attendant l’autorisation du contrôle pour engager l’approche en longue finale, le triple 7 d’Air-France fait des ronds dans le ciel chargé de gros cumulus tropicaux. La nuit a été longue, sommeil haché, ponctué de rêves étranges.
Kiss landing à 17h locales. Formalités d’entrée d’une incroyable fluidité : plus d’agent de douane pour contrôler les documents de voyage, mais une première porte automatique après scan du passeport, puis une deuxième après prise des empreintes et photo. En tout moins de 30 secondes !
L’arrivée dans l’atmosphère moite de la baie de Singapour est des plus saisissantes avec ses spectaculaires édifices modernes : en arrière-plan du musée d’art contemporain flottant tel une fleur de lotus géante devant la skyline, le monumental Marina Bay et ses 3 tours surplombées d’une élégante plateforme en demi-lune.
Nous sommes là pour une raison inédite. Demain notre filiale Vital Meat organise, avec un chef local réputé, une dégustation de recettes de viande de poulet cultivée, en avant-première de l’autorisation officielle des autorités singapouriennes pour la commercialisation du produit. Juste révolutionnaire après presque 6 ans d’effort.
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18h, les invités arrivent au restaurant de Jun Hao : investisseurs, industriels, distributeurs, officiels, journalistes…
Notre petite équipe est sur son 31. Jeans et tee shirts noirs façon startuppeurs. Je joue le rôle du « vieil » entrepreneur cool. Celui qui a initié et supporté le projet depuis la création. L’objectif de l’évènement est d’attirer de nouveaux investisseurs à rejoindre l’entreprise pour passer au stade industriel une fois les autorisations obtenues. Ce qui ne saurait tarder.
18h20, Etienne, notre CEO, lance la soirée avec un petit mot d’accueil et de présentation. Puis le chef Juan Hao lui succède en racontant sa rencontre avec l’entreprise et son intérêt pour notre innovation répondant aux nouvelles attentes sociétales, bien-être animal et environnementales, tout en permettant de cuisiner des plats délicieux.
Et c’est partie pour le show :
Nous démarrons avec une chips de peau de poulet, dorée et craquante. A s’y méprendre.
Les regards et expressions des invités en disent long sur leur surprise devant le résultat. Et le chef d’ajouter que les chips sont bien composées de 80% de viande cultivée. Ni plus, ni moins.
Puis il annonce le second plat : raviole de poulet cultivé, dans son bouillon. Produit très doux, très différent du premier mais à l’incontestable saveur de poulet.
Les commentaires vont bon train : incroyable ! Etonnant ! Délicieux ! Les invités échangeant sans filtre leurs impressions dans un belle convivialité.
Jun Hao présente alors le troisième et dernier plat : la fameux « chicken rice » singapourien agrémenté d’un tofu façon noix de St Jacques.
Nous sommes alors dans une autre dimension. Celle où il devient possible de considérer manger de la viande sans élever ni tuer d’animaux.
Bien sûr, rien ne remplacera jamais l’entrecôte ni le poulet du dimanche. Mais nous ouvrons une option complémentaire permettant d’assurer la durabilité des filières de production animales de qualité, moins productivistes, fortes de meilleures pratiques d’élevages et environnementales, en parallèle de nouveau produits carnés issus de culture cellulaire. Peut-être le meilleur des deux mondes.