vendredi 18 juillet 2014

Voyage initiatique



C’est bien souvent en observant les autres que l’on redécouvre le monde, et pas nécessairement ceux que l’on visite, mais aussi les voyageurs qui découvrent pour la première fois.
« L’excursion » de cette semaine avec quelques-uns de mes coéquipiers en fut une parfaite illustration.
Mes petites chroniques étant suivies par des concurrents rarement bienveillants, je tairai donc les circonstances, les lieux, les noms, pour ne conter que la surprise, l’émerveillement, la contrariété et le lâcher prise…

La surprise, celle du choc du débarquement à l’autre bout du monde dans un univers tellement différent de ses repères habituels : aéroport géant propre et clair, après le labyrinthe un peu confus de Paris Charles de Gaulle (même s’il s’améliore…), l’efficacité de la douane, la disponibilité des taxis, le sens du service des gens, la langue totalement impénétrable.

L’émerveillement du constat par soi-même de ce dont on a entendu parler, lu, ou vu dans les médias : densité du trafic routier, pollution atmosphérique, ville tentaculaire, buildings futuristes, scintillants écrans publicitaires au format XXL surplombant des avenues bordées de grappes humaines telles les innombrables fourmis d'une fourmilière, dans une chaleur étouffante.

La contrariété, quand rien ne se passe comme prévu et qu’il s’agit de changer plans, tactiques et stratégies, dans une improvisation où le sens de l’adaptation fait toute la différence.

Le lâcher prise enfin, lorsque retrouvant la sécurité attendue d’une table de restaurant, devant le défilement des plats on passe de la curiosité à la stupéfaction, puis la méfiance, dans une confusion des sens que l’on noie par des « culs secs » d’alcool de maïs aux vapeurs d’éthanol, sous le regard amusé d’hôtes bienveillants…

Et c’est alors que toute ces choses devenues naturelles, presque banales pour le grand voyageur, reprennent la saveur toute particulière du plaisir même de voyager : partir à la découverte, à la rencontre en partageant toutes ces émotions. Et quelle qu’en soit la motivation, professionnelle ou personnelle, avoir la chance de « donner vie à ses sens » , comme l’a si joliment écrit Alexandre Poussin.

Bonnes vacances que je vous souhaite voyageuses !

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