C’est bien souvent en observant les
autres que l’on redécouvre le monde, et pas nécessairement ceux que l’on
visite, mais aussi les voyageurs qui découvrent pour la première fois.
« L’excursion » de cette
semaine avec quelques-uns de mes coéquipiers en fut une parfaite illustration.
Mes petites chroniques étant suivies par
des concurrents rarement bienveillants, je tairai donc les circonstances, les
lieux, les noms, pour ne conter que la surprise, l’émerveillement, la contrariété
et le lâcher prise…
La surprise, celle du choc du
débarquement à l’autre bout du monde dans un univers tellement différent de ses
repères habituels : aéroport géant propre et clair, après le labyrinthe un
peu confus de Paris Charles de Gaulle (même s’il s’améliore…), l’efficacité de
la douane, la disponibilité des taxis, le sens du service des gens, la langue
totalement impénétrable.
L’émerveillement du constat par
soi-même de ce dont on a entendu parler, lu, ou vu dans les médias : densité du
trafic routier, pollution atmosphérique, ville tentaculaire, buildings futuristes,
scintillants écrans publicitaires au format XXL surplombant des avenues bordées de grappes humaines telles les innombrables fourmis d'une fourmilière, dans une chaleur étouffante.
La contrariété, quand rien ne se
passe comme prévu et qu’il s’agit de changer plans, tactiques et stratégies, dans une improvisation où le sens de l’adaptation fait
toute la différence.
Le lâcher prise enfin, lorsque retrouvant
la sécurité attendue d’une table de restaurant, devant le défilement des plats
on passe de la curiosité à la stupéfaction, puis la méfiance, dans une
confusion des sens que l’on noie par des « culs secs » d’alcool de
maïs aux vapeurs d’éthanol, sous le regard amusé d’hôtes bienveillants…
Et c’est alors que toute ces choses
devenues naturelles, presque banales pour le grand voyageur, reprennent la
saveur toute particulière du plaisir même de voyager : partir à la
découverte, à la rencontre en partageant toutes ces émotions. Et quelle qu’en soit la motivation, professionnelle
ou personnelle, avoir la chance de « donner vie à ses sens » , comme l’a
si joliment écrit Alexandre Poussin.
Bonnes vacances que je vous souhaite
voyageuses !
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