Connaissez-vous
Saint Jean de Beugné en Vendée, Chaillé les Marais en Deux Sèvres, ou bien encore
Etauliers en Gironde ?
Normal... Pourtant
ces communes bordent toutes le parcours routier le plus court, entre Cholet et Libourne,
le long de la D137.
Seulement
voilà, depuis 40 ans, priorité a été donné (à juste titre) au développement du réseau
autoroutier. Plus rapide et plus sûrs, les voyages en voiture en ont perdu deux
composantes essentielles : plaisir de conduire et découverte de nos villages.
En
effet, même si c’est confortable, quel plaisir y a t-il à se trainer,
régulateur de vitesse calé sur 130, dans une confortable berline climatisée bardée
d'électronique, sur un revêtement parfait ceinturé de rails de sécurité, en
laissant au large toutes les agglomérations ? Certes efficace, mais absolument
soporifique !
Alors pourquoi ne pas prendre le temps de conduire véritablement une
voiture, sur des routes de campagnes bordées d’arbres où les virages s'enchaînent
entre bocage et marais ?
Sans
dépasser la vitesse autorisée on conduit alors vraiment, avec une réelle impression
d’avancer dans les paysages de nos régions.
S'arrêter
au stop de la place de l'église de Saint de Denis de Saintonge, juste à l'angle
de la boulangerie. Redémarrer tranquillement jusqu’à 50 km à l'heure, rouler
doucement devant la petite mairie, puis passer la 4eme et la 5eme après le
panneau de sortie d’agglomération en écoutant la mélodie du régime moteur s’envoler
dans les aigus.
Le
voyage lui-même prend alors une toute autre saveur, non plus seulement la
contrainte du déplacement pour se rendre d’un lieu à l’autre, mais le plaisir même
que procure justement le fait de se mouvoir.
Au
long de la route, on prend alors le temps de découvrir cette Douce France
façon Nationale 7 de Trenet, si joliment mise en images par Tati, et qui, le
long de ces départementales, n’a pas vraiment changé : quand les paysages
défilent entre ces bourgades rurales où l'on croise les gens qui y vivent.
En rase campagne, à certains carrefours on trouve encore ces grosses bornes carrées
Michelin en ciment émaillé, plantées dans l’herbe, vestiges d’une époque où
l’automobile devenait le symbole de l’autonomie. En s’approchant des villages, sur
les pignons des vieux bâtiments, on distingue toujours quelques fresques
murales délavée ventant des marques hors d’âge : carburants, lubrifiants, bougies
pour automobile, et alcools pour les chauffeurs ; de quoi permettre à voitures
et conducteurs de continuer de rouler jusqu’au lieu de villégiature…
S'arrêter
au Café des Sports, sur les coups de 10 heures, prendre un expresso amer accoudé
sur le zinc en parlant du temps qu’il fait avec le patron, puis, vers 12h30, déjeuner
au Relais Campagnard pour 12 euros avec accueil chaleureux, entrée, plat,
dessert (vin et sourires compris).
N’est-ce
pas déjà un peu les vacances, en tout cas une merveilleuse façon de décompresser,
quand « les autres »
s'agglutinent sur les grands axes pour une journée rouge pourtant annoncée par
Bison Futé ?
Et
vous savez quoi ? Le nec plus ultra est de pouvoir le faire à deux, à bord d'un petit
cabriolet millésimé de 20 ans d’âge entretenu avec amour, capote ouverte,
bonnets jusqu’aux oreilles et lunettes de soleil sur le nez, histoire de ne
rien manquer de toutes ces saveurs édulcorées par la climatisation des habitacles
modernes sous air filtré.
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