Dans les allées bondées, sacs
publicitaires à la main, des gens du monde entier vont et viennent sous les
spot-lights éblouissants. En fixant un point précis on croise du regard tous ces
visages curieux ne sachant parfois pas où donner de la tête tant les « boutiques »
rivalisent d’imagination pour attirer le chaland. Un jour je resterai comme
cela en planque, simplement armé d’un téléobjectif, à prendre des instantanés
pour fixer la beauté de la diversité humaine : des femmes et des hommes de
toutes origines venus ici faire des affaires. Nous ne sommes pas dans la zone
duty-free d’un aéroport international mais sur un important salon professionnel
aux Pays-Bas.
Organisation parfaite et rigueur caractérise
ce petits pays de commerçants tellement adaptables mais aussi d’une rigidité
presque parfois « brutale » dans la relation. Aussi agaçante pour
nous français que notre côté latin-râleur peut l’être pour nos voisins.
Toujours amusant de constater cette
diversité Européenne : rigueur Germanique, froideur apparente de Scandinaves,
fierté Russe, flegme Britannique, fantaisie Italienne, chaleur Espagnole,
autant de différences qui fond la richesse de notre continent.
J’accueille justement un client-ami Hollandais.
Nous parlons affaires bien sûr. Puis la conversation dévie sur la situation
économique générale difficile que traverse le Vieux Continent et dont les
effets nous inquiètent. Plus précisément le populisme, la montée des extrêmes,
et le remise en cause de l’idée Européenne par certains de nos concitoyens communautaires
durement touchés pas la crise.
Nous poursuivons notre échange sur
les élections Européennes du week-end prochain en constatant le risque
important de rejet des partis traditionnels. Certes ils ne sont pas totalement innocents
de cette situation économique dépressive. La grande vague de la mondialisation
bien souvent les dépasse et leur influence reste limitée. Mais les partis traditionnels
et leurs leaders sont devenus bouc émissaires d’une situation de transition de
société difficile, faute parfois de consistance dans leurs actes politiques où
l’ambition personnelle et le court termisme l’emportent trop souvent sur l’intérêt général. Et peu de
pays échappent à cette dérive.
Pour autant nous nous accordons que
le fait que, vote dit de "protestation", et repli sur soit, ne peuvent
être une alternative. Ils auraient pour effet collatéral de propulser aux
responsabilités Européennes des gens qui n’aiment pas l’Europe et en détruiraient
l’idéal. Celui-là même qui nous a amené paix et prospérité depuis presque 70
ans. Consternant et risqué. Et ce dire que nous devrions nous engager pour
promouvoir ces valeurs auxquelles nous croyons.
-
Mais
n’est pas déjà ce que nous faisons au sein de nos entreprises, me lance
mon ami.
-
Certainement,
mais faudrait-il faire plus ?
...
Je termine ces quelques lignes dans mon
bureau à la maison, endroit très personnel chargé de souvenirs de voyage.
Posé entre un mug NASA où je mets mes
crayons, et un rhinocéros en pierre servant de presse bouquins, un caillou du
ballast de la sinistre ligne de chemin de fer se terminant au fond du camp d’Auswitch-Birkenau.
Souvenir prélevé là-bas pour ne jamais oublier l’inconcevable « vécu »
par nos grands-parents. Eux aussi étaient
des Européens, à une époque pas si lointaine dont les jeunes générations n’ont
évidemment pas souvenir.
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