1-0 à la mi-temps. Le match de football Pékin-Canton tourne à l'avantage des verts
de la capitale. Vraie ferveur dans les tribunes où les supporters scandent les mêmes
slogans que dans tous les stades du monde : entre chants à la gloire de leur équipe
favorite, clameurs enthousiastes lors des actions marquantes, huées de
l'arbitre et des joueurs adverses suite aux contres défavorables. Rien que de très
normal, mais tout de même amusant de voir combien, dans ce type de circonstance où l'on s'oublie pour
se laisser aller à quelques émotions « primaires », la nature humaine
se ressemble quelque soit l'endroit ou la culture.
45
minutes sont passées sans même s'en apercevoir, au milieu de 50 000 spectateurs pour un simple match de championnat !
"Le
sport, l'opium du peuple ?" Pas tout à fait faux quand on voit
l'enthousiasme communicatif de tous ces gens communiant dans cette arène sous
haute surveillance : service d'ordre impressionnant depuis les lignes de métro
d'accès au stade, triple filtrage avant l'entrée, petits soldats
au garde à vous derrière d'imposants boucliers rectangles façon garnisons
romaines dans Astérix. Tout cela pour la sécurité du citoyen évidemment. Sûr
que le pouvoir fait ce qu'il faut pour canaliser cet élan...
L'arbitre
siffle la fin de la partie sur le score de 2-0. Sans histoire pour Beijing.
Jim,
mon collègue américain, est dans les superlatifs tant cela lui a apparemment plu
pour son premier match de "soccer". A moins que ce ne soit cette
tendance naturelle qu'ont les américains à s'enthousiasmer. Parfois agaçant
mais tellement rafraichissant. Quant à notre hôte Huang, amoureux sincère du
foot, il ne cache pas sa fierté de nous avoir embarqué pour cette soirée avec
son équipe favorite, écharpes vertes et jaunes du club autour du cou.
Le
stade se vide comme l’eau d’un siphon. Emportés par le flot humain, nous sommes
projetés dans la rue encombrée de milliers de piétons tout sourire affublés de
teeshirts et autres accessoires aux couleurs de leur équipe.
Nous
entrons dans un Starbucks Café quand un groupe de
jeunes gens visiblement surpris de notre accoutrement de supporter nous
abordent tout de go dans un anglais approximatif mais spontané :
-
USA
and France, leur répondons-nous gentiment.
-
Merci
de nous avoir soutenus ce soir.
-
Le
plaisir était pour nous.
Puis
sans transition, un jeune garçon scande à l’assemblée :
-
Qui
c’est les plus forts ?
Spontanément
je lâche alors en bon français :
-
Evidemment
c’est les verts ! sous un tonnerre d’applaudissement.
Trop
facile, on a été conditionnés quand on étaient p’tits ;)
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