dimanche 9 septembre 2012

Terrain neutre

L'hôtel de mon rendez-vous est un est endroit charmant, grande bâtisse dans le plus pure style un peu austère de la Suisse alémanique, large façade grise sans fioriture sur trois étages, au pied de laquelle, derrière une grille de fer forgé bordant la rue où circulent voitures, vélos et tramways, se niche une étroite terrasse pavée sur laquelle quelques habitués confortablement installés dans des chaises en osiers sirotent café ou thé en tapotant sur des tablettes électroniques. Il y a là aussi, profitant des caresses adoucies du soleil de cette fin d’été, un groupe de musiciens accompagnés de leurs précieux instruments dans des boites aux formes sensuelles.

On entre dans "la maison" par une lourde porte de bois vitrée derrière laquelle un couloir carrelé style années 30 conduit à un large escalier de bois tournant autour d'une rutilante rampe cuivrée. Sur la gauche une très jolie salle de bar – parquet impeccablement ciré – au fond de laquelle, derrière un zinc imposant, une collection de whiskies est mise en valeur sur de fines étagères de verre devant un mur miroir renvoyant joliment la lumière diffractée par les nombreuses bouteilles du précieux breuvage.
En montant à l'étage on rejoint un petit palier orné d'œuvres d'art contemporaines – peintures, sculptures, mobiles – agencées avec gout.
Un jeune serveur noir aux allures d'adolescent m'accueille courtoisement et me conduit à la salle de réunion. Son fort accent Suisse doux et trainant est quelque peu inhabituel pour son type africain.
Je suis légèrement retard du à un vol décalé et mes correspondants m'attendent en avalant des sandwiches, tasse de café à la main.
Malgré les apparences, la tension est palpable pour cette importent négociation aux perspectives pleines de promesses dans un contexte économique tendu. Il y a là un américain, un allemand et un collègue français. Je referme la porte derrière moi.
Organisée en terrain neutre la partie va être serrée.

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