Et c’est donc parti pour un nouveau
long vol intercontinental à bord d’un Boeing triple 7 - 300 flambant neuf
d’Air-France piloté par un commandant sympathique, visiblement passionné par
son métier, et dont la bonne humeur rayonne positivement sur tout l’équipage
commercial.
…
12h plus tard je retrouve l’ambiance
moite de Bangkok au petit matin en heure locale, pour moi encore le milieu de
la nuit ; pas le meilleur moment.
Le temps de déposer les valises à
l’hôtel, prendre une douche bienfaisante, et nous partons en voiture dans ce
cloaque de circulation automobile qu’est Bangkok, malgré les travaux
titanesques effectués ces dernières années avec maintenant, au dessus des
maisons basses « traditionnelles », un dense réseau d’autoroutes
aériennes qui s’enfilent entre les buildings modernes en offrant des perspectives
urbaines spectaculaires, comme si l’on volait à une vingtaine de mètres en
décrivant de jolies courbes au dessus de la ville. Rien d’autre à faire que de prendre son mal en patience en transpirant sur les sièges
en skaï usé d'un taxi à bout de souffle.
…
Nous nous présentons au bureau de
notre contact, mais notre hôte a décidé de nous recevoir à la maison. Plutôt de
bon augure.
Quelques kilomètres plus loin nous
entrons dans un quartier résidentiel cossu après avoir franchi la barrière sous
bonne surveillance. Puis la voiture s’engage dans une longue allée bordée de
plantes fleuries luxuriantes aux couleurs jaunes et rouge du plus bel effet. Au
bout de l’allée une grande batisse devant laquelle un garage abrite pas moins
d’une dizaine de voiture de luxe. Ca fait toujours son effet !
En sortant du taxi je fais un rapide
panoramique des lieux. Nous sommes dans un grand parc arboré, en plein cœur de
la ville, où se nichent plusieurs maisons. Non loin de la maison de maître
devant laquelle nous sommes arrêtés, une grande salle vitrée, sorte d’aquarium
climatisé donnant sur le jardin au seuil duquel une petite dame nous fait signe
d’avancer. En approchant je découvre notre hôtesse, la soixantaine sophistiquée, grosses
bagues aux doigts et, sous une épaisse et volumineuse chevelure brune, un visage
apprêté, joufflu, aux lèvres soigneusement rougies, illuminé d’un regard
volcanique qui en dit long sur sa détermination. Sont allure me fait
immédiatement penser à Imelda Markos en espérant que la comparaison ne s’arrête
qu’à une vague ressemblance physique.
A l’évidence le rendez-vous est
important pour les deux parties et il ne s’agit pas de louper le coche. Elle
sait que nous arrivons à l’instant de France et fait preuve d’une attention
bienveillante, offrant de délicieux jus de fruits frais, café, thé, avec quelques
Viennoiseries. Madame est accompagnée de son fil, sa belle fille et quelques
conseillers techniques. Sans plus de préalable nous entrons dans le vif du
sujet…
La discussion se déroule rondement,
droit au but sur les intérêts mutuels d’un accord commercial. Notre proposition
est claire, créative, dans un esprit gagnant-gagnant rapidement intégré par nos
interlocuteurs. Tandis que nous entrons dans des détails techniques, Madame se
met à l’écart pour un conciliabule avec un homme de confiance. Dix minutes plus
tard elle revient tout sourire. J’ai alors la conviction que le deal est fait,
même si rien n’est encore définitivement confirmé, validant du même coup l’opportunité
de ce déplacement express à l’autre du bout du monde.
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