jeudi 14 juillet 2011

Camp de base n°1

Chamonix était d’abord pour moi le nom des petits gâteaux à l’orange que mon père achetait de temps en temps quand nous étions enfants et que nous dégustions avec délectation comme de gros bonbons un peu collants.
Au pied du Mont-Blanc et de la mer de glace c’est surtout un charmant village, point de départ des grandes courses vers les plus hauts sommets alpins.
Nous y sommes. La météo du jour n’est pas très engageante, une épaisse couche de nuageuses plombant tout le paysage encadrant la vallée.
Nous sommes accueillis chez Michel, passionné de montagne vivant seul dans un minuscule studio en sous sol d’un joli chalet. Victime d'un récent accident de parapente, à regret il ne pourra nous accompagner. Il y a là Jean-Louis, notre sympathique chef d’expédition, ami d’enfance de Didier mon coéquipier d’aventures, ainsi que deux autres compagnons qui nous accompagnerons pour cette tentative d’ascension du toit de l’Europe en totale autonomie sans passer par les refuges.
Le briefing improvisé semble au premier abord un peu approximatif, entrecoupé d’anecdotes de montagnards racontant risques et péripéties de leurs précédentes courses en montagne, histoire d’exorciser les dangers non négligeables de ce type de tentative. Et il faut bien reconnaître que la pression monte pour les apprentis que nous sommes, comme un léger trac accompagné de très perceptibles signaux mettant le corps en alerte avant d’attaquer l’ascension. Des images d'aventures de montagne reviennent alors à l'esprit, récits de Frison-Roche lors de ces magnifiques expéditions alpines payées parfois au prix fort.

Matériels rassemblés après une escale au magasin du coin pour louer piolets et crampons de glacier, nous préparons les sacs à dos dans une légère excitation.
Pour l’ascension l’ennemi c’est le poids et le froid, quadrature du cercle au moment de fermer les sacs : prendre ou ne pas prendre la paire de chaussette supplémentaire ? 3 litres d’eau ou seulement 2,5 ? Et cette satanée tente qui pèse 3 kilos à elle toute seule ; sans parler de la popote, du casque et tout l’accastillage nécessaire pour monter encordés… Pas possible de faire moins de 15 kg !

23h45 : pas vraiment sommeil et pourtant il faut dormir. Réveil demain à 6h pour un départ à 7h. Les prévisions météo sont bonnes. J’ai déjà les jambes qui gigotent.

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