vendredi 17 juin 2011

48 heures chrono

A bord du vol Air China Paris-Pékin : à 12000 m le bel A340 croise au dessus d’une couche laiteuse de nuage éclairée par la lune presque pleine dont la lumière argentée se réfléchi sur l’aile droite de l’appareil. A bort tout est calme, et tandis que mon voisin dort déjà, bercé par le ronron des réacteurs filtré par mon casque antibruit (super trouvaille), je me laisse aller à quelques pensées sur la nature des choses, repensant au propos d’un ami qui me disait le week-end dernier :
- Ca fait quelque chose de passer la soixantaine. On se rend compte que le temps qui passe devient plus précieux. Alors j’ai décidé de ne pas m’économiser comme le font trop souvent les gens d’un « certain âge », mais au contraire, de tout faire à fond !
Il vient de reprendre la danse contemporaine…
Et de me dire qu’il a vraiment raison, ma seule « angoisse » étant justement de ne pas avoir le temps de faire tout ce que j’aimerais entreprendre, poussé par cette inexorable flèche du temps à laquelle personne n’échappe. Alors oui, tout faire à fond pour ne rien manquer, au prix d’un engagement de tous les instants dont l’une des facettes est de parcourir le monde sans relâche, tant pour découvrir que réaliser des choses.
Sur ce, aidé par un petit cachet, doucement la torpeur m’envahit, coincé pour encore 8 heures dans le siège 20B.
- Would you like a breakfast sir?
Une gentille hôtesse me réveille d’un léger mouvement sur l’épaule. Super, dans ma somnolence aérienne je n’ai pas trop vu le temps passer.
- Omelette or noodles?
- Omelette please.
Bon, en guise d’omelette imaginez plutôt une sorte de mousse jaunâtre au fond d’une barquette en alu… Pas de quoi se régaler, mais on fait avec.

9h heures du matin à pékin, le milieu de la nuit à mon horloge biologique. Je marche comme zombi vers les « domestic transfers ». Porte C24 vers Qingdao. 4 heures d’attentes et les yeux qui piquent à traiter péniblement quelques mels mon ordinateur sur les genoux.
L’avion est bondé et l’espace entre les sièges au standard « S ». Et pourtant il serait bien que je dorme un peu en prévision du rendez-vous qui m’attend à l’arrivée. Pas moyen de trouver la bonne position, ce sera pour une autre fois.
Je saute dans un taxi vers l’hôtel. 10 minutes de micro-sommeil réparateur. Vite une douche, un coup de rasoir et de brosse à dent, une chemise propre pour rejoindre les clients dans le lobby. 18h pile. Just on time ! Ni vu ni connu, on se salut tout sourire et partons vers un restaurant. Cela fait plus de 42 heures que je suis « debout » mais dois faire bonne figure alors que je n’aspire qu’à m’allonger dans un bon lit pour dormir pour de vrai. Les marathons ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Vivre à fond qu’il disait…

Qu’est ce qu’on picole ! Heureusement, depuis quelques années la mode est au vin rouge que l’on boit ici comme autrefois les alcools forts : fréquence élevée mais petite gorgées cul-sec. Ah, l’amitié Franco-Chinoise.
On se quitte un peu saoul en se promettant de faire de bonnes affaires demain.

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