mercredi 1 novembre 2023

Trop vite...

Depuis la frontière avec Israël, la péninsule arabique, et l’Egypte, nous longeons la Mer Morte vers le Nord. 

Dans la vallée du Jourdain, les villages se succèdent avec leurs mosquées entourées de maisons claires à toit terrasse où sont installées les citernes d’eau individuelles. De part et d’autre de la rue principale, une multitude de marchands de fruits et légumes proposent leurs produits frais sur des étales mobiles colorées à même la route. Derrière, sur les trottoirs poussiéreux, les portes ouvertes des épiceries de quartier. Et aux carrefours les immanquables café où l’on sirote en terrasse thés et cafés parfumés en regardant passer les voitures. Nous sommes en Jordanie. Plus de poussières, des voitures déglinguées, et nous pourrions être au Maroc, en Algérie ou en Tunisie. Et ici aussi le plastique s’étale au bord des routes comme une plait de la société de consommation moderne.

La nationale nous conduit naturellement jusqu’à Umm Qeis, limite avec la Syrie. La spectaculaire citée antique domine la vallée. Elle vaut le détour par son étendue et la qualité de son architecture. Depuis l’avenue principale bordée de colonnes, vers le Nord-Ouest une jolie perspective sur le lac de Tibériade où Jésus aurait marché sur l’eau. Au Nord-Est s’étale le plateau du Golan, d’où des centaines de milliers de réfugiés Syriens ont afflué pendant l’épouvantable guerre civile fomentée par le sinistre Bachar Al-Assad et sa clique soutenus par Poutine.

12h30, le chant du Muezzine de la mosquée voisine appelle à la prière. J’adore ces litanies qui me fond l’effet de petites madeleines de Proust, rappels de tellement de voyages : Balkans, Maghreb, Sahel, Afrique noire, Asie du Sud-Est. L’universalité des religions...

Il est temps de déjeuner. On s’arrête dans une maison d’hôtes accueillis par un couple à la tête d'une famille de 6 enfants, 3 filles puis 3 garçons de 17 ans à 8 mois. La quarantaine, ils nous accueillent tout sourire avec une sincère chaleur humaine. Elle, petite, un peu potelée, le visage rond très doux éclairés d’un sourire magnifique est coiffé d’un foulard clair. Lui, plus émacié, cheveux bruns taillés courts, moustache virile, petit sourire en coin et regard franc. Quelques enfants que nous apercevons et avec qui nous échangeons des sourires : les deux plus jeunes garçons, un pré-ado, une adolescente qui revient peut-être de l’école.

Construite au bord d’une petite route sur le coteau donnant sur une jolie vallée, la maison très simple est impeccablement tenue et la cuisine familiale parfaite : crudités, une sorte de tomates farcies au mouton, de l’houmous évidemment, poulet rôti, riz, fruits frais, café et thé.

Trop peu de mots échangés dans un anglais suffisant. Nous ne sommes que de passage, nombreux et il faut bien l’avouer un peu « bruyants ». Le temps est compté. Nous devons reprendre la route vers la Mer Morte en passant par l’autre cité antique de Jérash, magnifique ballade aux racines de notre civilisation où se mélangent cultures et religions.

 

 

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