jeudi 2 novembre 2023

Inchallah !

Depuis la Mer Morte nous remontons le fleuve Jourdain vers le lieu du baptême du Christ qui, d’après les textes bibliques et les archéologues, se situerait sur la rive Jordanienne.

Improbable approche sur une étroite route sinueuse entre les tamaris, protégée par des check-points, dans la vallée où le lit du fleuve s’est réduit en une étroite rivière.

Nous y sommes. Les fonts baptismaux, petit filet d’eau entre les fondations de ce qui devait être les 4 colonnes carrées de pierres taillées d’un petit édifice marquant le lieu. Rien de très spectaculaire, sauf à imaginer qu’en ce lieu unique, Jean Le Baptiste, prophète de la chrétienté et de l’islam, baptisa Jésus.

Nous poursuivons à pied vers le lit du fleuve à quelques centaines de mètres, peut-être un kilomètre. Une modeste église à côté d’un poste militaire. Deux mats où flottent des drapeaux Jordaniens. Une simple plateforme de bois puis quelques marches descendent sur le modeste cour d’eau bordé de roseaux. En face, à moins de 5 mètres, la même chose côté israélien : quelques marches remontant sur une plateforme, un drapeau, des soldats et un bâtiment en cours de rénovation.

Il n’a y que nous coté Jordanien. Et suite au massacre du 7 octobre dernier exécuté par le Hamas contre les civils israéliens, et les violente représailles de Tsahal dans la bande de Gaza, absolument personne côté Israélien. Irréel pour un tel lieu. Alors qu’habituellement de nombreux croyants en toges blanches se pressent ici pour une immersion dans l’eau du fleuve sacré.

Je bavarde avec Ouman, notre guide :

-        Tu ressens l’âme des gens ? me demande-t-il dans son français impeccable.

-        Normalement il y a une vraie ferveur ici. Et on la ressent fortement. Malheureusement une fois encore c’est la guerre. Cela fait 75 ans que ça dure. Elle finira bien par se terminer mais en attendant tout le monde souffre. Inchallah !

Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec notre histoire Européenne et ces conflits incessants jusqu’à la seconde guerre mondiale, boucheries au terme desquelles des hommes et des femmes de bonne volonté on fait la paix sur laquelle nous avons construits stabilité et prospérité. Mais cela fut possible sur la base de valeurs communes.

Ici c’est différent. Au-delà des dimensions strictement politiques, on s’affronte encore au nom de Dieu, prônant des visions du monde si différentes où les extrémismes de part et d’autre semblent irréconciliables.

Et Ouman d’ajouter :

-        En paix, nous pourrions faire tellement mieux et bien ensemble !

Les pères fondateurs de l’Europe n’avaient pas dit mieux et l’on rendu possible.

 

 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ma génération n' a jamais connu la guerre en France...pourvu que ça dure....