lundi 20 février 2023

Hautacam

Notre pérégrination hivernale nous mène de vallée en vallée, perpendiculairement au massif montagneux, vers des cols abruptes, improbables culs de sacs offrant des perspectives de commencement du monde : l’Aubisque, fermé pour la saison, au sommet duquel un hôtel hors d’âge et sans nom offre un incroyable panorama, de celui du « Belle Vue » sur les pentes du Tizi-n-Test dans l’Atlas Marocain. Lieux uniques où l’on se verrait bien résider pour une autre vie. On s’y arrête pour s’assoir à la terrasse et laisser le regard se perdre dans des perspectives idéalisées par une imagination voyageuse. Ne rien faire d’autre que de jouir de l’instant, échapper pour un moment au tumulte de l’existence, lâcher prise en profitant de la beauté du lieu.
 
-       Et maintenant, on va où ?
 
-       L’Hautacam ? 
 
Avec son nom comme sortie d’une aventure de Tintin, la destination est tentante. Seulement accessible par une toute petite route sinueuse, le terminus échoue sur un étroit parking d’altitude au pied d’un observatoire astronomique. Panorama exceptionnel sur 360°, magnifié par la lumière déclinante de fin d’après-midi quand les reliefs évanescents se superposent en subtiles nuances de gris, jusqu’aux cimes découpant un horizon minéral d’une rare beauté.
Et tandis que le soleil se couche, la brise change de secteur, portant la couche nuageuse à nos pieds pour ne laisser émerger que quelques sommets tels des ilots sur un océan ouaté.
En cet instant parfait, « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté »

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