Notre pérégrination hivernale nous mène
de vallée en vallée, perpendiculairement au massif montagneux, vers des cols abruptes,
improbables culs de sacs offrant des perspectives de commencement du monde :
l’Aubisque, fermé pour la saison, au sommet duquel un hôtel hors d’âge et sans nom offre un
incroyable panorama, de celui du « Belle Vue » sur les pentes du
Tizi-n-Test dans l’Atlas Marocain. Lieux uniques où l’on se verrait bien résider
pour une autre vie. On s’y arrête pour s’assoir à la terrasse et laisser le
regard se perdre dans des perspectives idéalisées par une imagination
voyageuse. Ne rien faire d’autre que de jouir de l’instant, échapper pour un moment
au tumulte de l’existence, lâcher prise en profitant de la beauté du lieu.
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Et
maintenant, on va où ?
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L’Hautacam ?
Avec son nom comme sortie d’une
aventure de Tintin, la destination est tentante. Seulement accessible par une
toute petite route sinueuse, le terminus échoue sur un étroit parking d’altitude
au pied d’un observatoire astronomique. Panorama exceptionnel sur 360°,
magnifié par la lumière déclinante de fin d’après-midi quand les reliefs
évanescents se superposent en subtiles nuances de gris, jusqu’aux cimes
découpant un horizon minéral d’une rare beauté.
Et tandis que le soleil se couche,
la brise change de secteur, portant la couche nuageuse à nos pieds pour ne laisser
émerger que quelques sommets tels des ilots sur un océan ouaté.
En cet instant parfait, « tout n’est
qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté »
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