New Delhi : chaleureuses
retrouvailles avec notre partenaire local autour d’un petit déjeuner servit.
Plus de deux ans et demi que nous ne nous sommes pas vu et il était plus que temps de
renouer le contact. Fraichement élu au parlement de la plus grande démocratie du
monde, il doit participer à une session extraordinaire qui bouleverse l’ordre
de ses priorités et nous oblige à adapter le programme. Comme toujours ici, il
faut rester souple, considérer l’imprévu comme l’opportunité de nouvelles
expériences, et se laisser porter par le mouvement. Mise à disposition par
notre hôte d’une voiture diplomatique avec chauffeur et d’un secrétaire
particulier pour deux jours d’excursions dans ce pays immense.
Alors où aller ?
On nous suggère Jaipur, capitale du
Rajasthan, au Sud de Delhi, puis Akra vers l’Est, pour découvrir le fabuleux
Taj Mahal. Génial mais ambitieux pour un voyage de 2 jours sur des routes plus
qu’approximatives. Au corps défendant de notre partenaire nous renonçons donc au Taj
Mahal pour disposer de plus de temps à Jaipur. Nous ne serons pas déçus.
Mais avant cela, aller marcher en ville
pour commencer notre immersion dans cette culture d’une extraordinaire
diversité aux antipodes de la nôtre.
Le centre-ville de Delhi est une
fourmilière, parfaite illustration de la dynamique démographique du pays le
plus peuplé au monde.
En cette période de mousson la chaleur
étouffante saturée d’humidité liquéfie les corps. Un peu hagards, nous
déambulons au hasard, juste guidé par notre curiosité. Toujours cet intérêt
pour les ruelles de traverse. Entrer dans les petites boutiques, juste pour
regarder, s’arrêter dans un café, croiser le regard des gens, sentir toutes ces
odeurs, ressentir les vibrations de la cité et de ses habitants. Et tous ces
chiens errants auxquels personne ne semble prêter attention, mais qui,
omniprésents, vivent en paix avec la population. Peut-être la réincarnation d’âmes
familières...
On dit que le plus grand danger des
voyages est celui des déplacements locaux en voiture. Je (re)confirme !
Les 300 km pour rejoindre Jaipur sont
une épreuve à haut risque : slalom permanent sur une autoroute qui n’en a
que le nom et les péages. Comment décrire ce capharnaüm mouvant de
véhicules en tout genre : camions antédiluviens, tracteurs, motos,
triporteurs, vélos, charrettes à cheval et à chameaux. Sans oublier les buffles,
troupeaux de moutons, chiens errants et marcheurs apparemment
inconscients. A moins que ces groupes de pèlerins en route vers la rivière
Ganga, affluent du Gange, tous vêtus en orange et arborant rubans et décorations
chatoyantes sur d’aériennes structures de bambous, ne se sentent protégés par
je ne sais quelle divinité ? Tout cela aux sons permanent des klaxons, comme
s’ils généraient je ne sais quelle immunité.
Selon nos repaires d’occidentaux
bien-pensant et bien propre sur eux, des dizaines de fois nous avons frôlés la
mort, écrabouillés par des camions semblant hors de contrôle où des engins
motorisés à contresens. Et quand la mousson s’en mêle, c’est comme si l’eau
sacrée du ciel nous donnait sa bénédiction...
J’ai toujours aimé m’arrêter sur les
bords de route prendre un café et regarder les gens passer. Soulager aussi ma
vessie.
Ici c’est une aventure. On se gare tant
bien que mal parmi des hordes camions crasseux pour s’assoir à une table à côté
de chauffeurs qui le sont tout autant. Seul petit miracle, les toilettes,
simples mais toujours tenues propres.
L’espresso y ressemble plus à un jus
acre au goût indéfinissable qu’à un café. Le vrai truc est ici le massala tea,
thé au lait et aux épices, très sucré, comme un bonbon liquide et tiède.
Et c'est fourbus mais
bien vivants que nous rejoignons Jaipur, la ville rose, en début d’après-midi.
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