vendredi 22 juillet 2022

Vers Jaipur

New Delhi : chaleureuses retrouvailles avec notre partenaire local autour d’un petit déjeuner servit. Plus de deux ans et demi que nous ne nous sommes pas vu et il était plus que temps de renouer le contact. Fraichement élu au parlement de la plus grande démocratie du monde, il doit participer à une session extraordinaire qui bouleverse l’ordre de ses priorités et nous oblige à adapter le programme. Comme toujours ici, il faut rester souple, considérer l’imprévu comme l’opportunité de nouvelles expériences, et se laisser porter par le mouvement. Mise à disposition par notre hôte d’une voiture diplomatique avec chauffeur et d’un secrétaire particulier pour deux jours d’excursions dans ce pays immense.
Alors où aller ?
On nous suggère Jaipur, capitale du Rajasthan, au Sud de Delhi, puis Akra vers l’Est, pour découvrir le fabuleux Taj Mahal. Génial mais ambitieux pour un voyage de 2 jours sur des routes plus qu’approximatives. Au corps défendant de notre partenaire nous renonçons donc au Taj Mahal pour disposer de plus de temps à Jaipur. Nous ne serons pas déçus.
 
Mais avant cela, aller marcher en ville pour commencer notre immersion dans cette culture d’une extraordinaire diversité aux antipodes de la nôtre.
Le centre-ville de Delhi est une fourmilière, parfaite illustration de la dynamique démographique du pays le plus peuplé au monde.
En cette période de mousson la chaleur étouffante saturée d’humidité liquéfie les corps. Un peu hagards, nous déambulons au hasard, juste guidé par notre curiosité. Toujours cet intérêt pour les ruelles de traverse. Entrer dans les petites boutiques, juste pour regarder, s’arrêter dans un café, croiser le regard des gens, sentir toutes ces odeurs, ressentir les vibrations de la cité et de ses habitants. Et tous ces chiens errants auxquels personne ne semble prêter attention, mais qui, omniprésents, vivent en paix avec la population. Peut-être la réincarnation d’âmes familières...
 
On dit que le plus grand danger des voyages est celui des déplacements locaux en voiture. Je (re)confirme !
Les 300 km pour rejoindre Jaipur sont une épreuve à haut risque : slalom permanent sur une autoroute qui n’en a que le nom et les péages. Comment décrire ce capharnaüm mouvant de véhicules en tout genre : camions antédiluviens, tracteurs, motos, triporteurs, vélos, charrettes à cheval et à chameaux. Sans oublier les buffles, troupeaux de moutons, chiens errants et marcheurs apparemment inconscients. A moins que ces groupes de pèlerins en route vers la rivière Ganga, affluent du Gange, tous vêtus en orange et arborant rubans et décorations chatoyantes sur d’aériennes structures de bambous, ne se sentent protégés par je ne sais quelle divinité ? Tout cela aux sons permanent des klaxons, comme s’ils généraient je ne sais quelle immunité.
Selon nos repaires d’occidentaux bien-pensant et bien propre sur eux, des dizaines de fois nous avons frôlés la mort, écrabouillés par des camions semblant hors de contrôle où des engins motorisés à contresens. Et quand la mousson s’en mêle, c’est comme si l’eau sacrée du ciel nous donnait sa bénédiction...
J’ai toujours aimé m’arrêter sur les bords de route prendre un café et regarder les gens passer. Soulager aussi ma vessie.
Ici c’est une aventure. On se gare tant bien que mal parmi des hordes camions crasseux pour s’assoir à une table à côté de chauffeurs qui le sont tout autant. Seul petit miracle, les toilettes, simples mais toujours tenues propres.
L’espresso y ressemble plus à un jus acre au goût indéfinissable qu’à un café. Le vrai truc est ici le massala tea, thé au lait et aux épices, très sucré, comme un bonbon liquide et tiède.
 
Et c'est fourbus mais bien vivants que nous rejoignons Jaipur, la ville rose, en début d’après-midi.
 
 
 
 
 

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