Des mois que je n’ai pour ainsi dire pas mis le nez dehors en sortant de nos frontières pour raisons professionnelles ou personnelles. L’épidémie de Covid, à l’origine d’une cascade de restrictions de déplacement – jusqu’aux confinements – dont certaines se poursuivent encore aujourd’hui, a bouleversé nos vies et sans aucun doute changé le monde.
Début juin, une sortie en voiture vers la Bretagne restera comme un moment de réel plaisir. Celui de la liberté retrouvée après seulement 2 mois de contraintes.
Mais pour en revenir à cette sortie
Bretonne, au-delà du plaisir indicible de se mouvoir de nouveau librement, il y
eu celui d’aller au restaurant se faire servir un déjeuner avec quelques collègues
de travail. On s’était presque habitué à s’en passer. Mais bon sang, rien ne
remplace ces vrais moments de convivialité.
La vie serait donc pratiquement redevenue comme avant, s’il n’y avait la poursuite insidieuse des mesures de précaution, dites de distanciation sociale. Et je ne parle pas des restrictions toujours présentes pour les voyages internationaux. Voler vers les USA, le Brésil, l’Inde ou la Chine, pour ne citer que ces pays, reste quasi impossible tant les quarantaines sont contraignantes. Alors on continue les réunions vidéo, et inévitablement une distance relationnelle s’installe et les affaires avancent moins vites.
On s’arrête boire des coups en regardant et écoutant les gens dans « Les Cafés Des Sports », ou passer la nuit à « l’Hôtel de France ». Et l’on ne voit que des personnes masquées, protégées derrières une étoffe cachant la moitié du visage. Et la relation n’a plus rien à voir. Le service est certes assuré, mais les ondes ne passent plus du tout pareil. Il manque tout le langage non verbal du visage, cette boule de 20 cm dont les expressions expriment tant au-delà des mots. Plus de sourire, moitié moins de rides visibles, et nous ne savons plus à qui nous avons à faire. Seuls certains yeux parlent encore, mais avec une sorte de distance. Impossible de lire convivialité, bienveillance, engagement, empathie ou nonchalance. Pour ceux dont le service est le métier, le job est fait, mais avec une indéfinissable tristesse pourtant tellement palpable.
Sûr, nous ne sortirons pas totalement indemnes de cet épisode inédit.
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