
Monter sur ce vaisseau remarquablement
préservé procure une incroyable sensation, de celle ressentie à Cap Canaveral
en touchant les capsules Apollo revenues de la Lune, ou en marchant sous la
dernière fusée lunaire Saturne 5 qui, faute de budget et d’intérêt, n’a jamais
été tirée.
65 ans seulement séparent ces
explorations hors du communs, fruits de la volonté de quelques visionnaires
puis mise en œuvre par des Hommes d’exception.
Scott a 30 ans quand il appareilla vers
le pôle Sud avec son équipage d’un peu plus d’une quarantaines d’hommes. Trente
ans seulement pour conduire une telle expédition !
Nul doute qu’il était porté par la
volonté de « conclure » la dernière grande exploration terrestre,
dans le sillage de Christophe Colomb et Magellan. Imaginez un peu ce que
pouvait signifier pour lui d’inscrire son nom au pinacle des grands
explorateurs…
Neil Amstrong avait 38 lorsqu’il posait
le pied sur la Lune pour la première fois.
Un an seulement a été nécessaire pour construire
le Discovery, 3 mats de plus de 50 mètres doté d’une coque en bois de 60 cm d’épaisseur
et d’un moteur auxiliaire à vapeur dernier cri.
Il n’a fallu que 7 années pour que le
programme Apollo emmène un homme sur la lune.
Au-delà du rationnel, le génie humain
permet parfois le meilleurs dans notre quête de découverte, cet élan irrépressible
pour repousser les limites au service de la connaissance.
Marcher sur le pont du navire à quelque
chose d’enivrant, comme si l’âme encore présente des hommes qui y ont voyagé et
travaillé vous enveloppait. Toucher la barre, descendre dans les cabines où ils
ont vécu est un privilège qui à lui seul vaut le voyage. L’imagination aidant c’est
tout juste si l’ont entant leur voix, respire les fumées froides de tabac brûlées
dans les pipes des marins. Passant dans la cuisine, est-ce une odeur de viande
rôtie ?
S’assoir au carré des officiers et juste
fermer les yeux une seconde, puis laisser le regard s’évader sur les cartes
posées sur la grande table donne la chair de poule, furtive impression d’absolue,
entraînés pour un instant dans la grande aventure de ces explorateurs.
Ayant atteint l’Antarctique, hiverné au
péril de leur vie en menant nombres d’expériences scientifiques, ils sont rentrés
sains et saufs à la maison, en héros, au terme d’une expédition de 3 ans. Le
temps qu’il faudra peut-être pour une expédition Martienne.
Qu’ont-ils alors pu
raconter à leurs proches ?
Et après, que pouvaient-ils envisager de plus grand ?
Scott y est retourné quelques années
plus tard et y a trouvé la mort en 1912, battu d’un souffle dans sa course au
pôle par le Norvégien Amundsen.
Ironie du sort, la plupart de ses
hommes d’équipage ont ensuite été décimés par la 1ere Guerre Mondiale, eux qui
avaient incarné le meilleur des valeurs du genre humain, anéantis par l’un des
pires moments de l’histoire de notre espèce dans sa capacité autodestructrice.
L’exact opposé des idéaux qu’ils portaient.
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