jeudi 26 juillet 2018

C'était pas mieux avant !





Edimbourg est de ces capitales Européennes dont les la racines se perdent dans les méandres de l’histoire de notre continent ; si tant est que les îles Britanniques en fassent complètement parti…
Sagas historiques où se mélangent intrigues politiques, catastrophes naturelles et sanitaires, révolutions technologiques et développement de modèle sociaux novateurs en font toute la richesse que le monde nous envie.
La jolie citée est construite suivant une arrête dorsale de 1 mile descendant de la citadelle érigée sur le piton rocheux d’un ancien volcan, jusqu’au château Royal de Holyrood.
De part et d’autre de la longue avenue, de solides constructions de pierre dominées par d’imposantes églises de style gothique. Perpendiculairement à l’avenue, d’étroites ruelles descendent dans les quartiers plus modestes. Et on laisse l’imagination divaguer sur les coupes gorges ayant pu sévir dans ces lieux autrefois insalubres.
Au nord, dans un ancien loch asséché, la gare mise en service au milieu du 19ème siècle, summum de la modernité à l’époque de la révolution industrielle. Et je ne peux m’empêcher de faire lien avec mon dernier déplacement en Chine il y a tout juste 2 semaines. J’y ai de nouveau voyagé en train, impressionné par la dimension XXL de gares ultramodernes accueillant les TGV Chinois derniers cris. Partageant mon saisissement avec un collègue Chinois, il me répond que pour eux, l’étonnement vient plutôt de la vétusté de notre système ferroviaire lorsqu’ils voyagent en Europe… C’est vrai, sauf que chez nous il existe depuis plus de 150 ans… Imaginons un peu l’impression que pouvait faire alors la gare de Edimbourg sur les voyageurs de l’époque !
Remontant dans la vieille ville, nous nous arrêtons au Camera Obscura, sorte de musé-observatoire, sur 4 étages dédiés aux effets et autres illusions d’optiques. Au sommet, juste sous le château, un dôme entouré de petites terrasse domine la citée. Une sorte de périscope datant lui aussi du milieu de 19ème, permet de la découvrir sous un angle ludique et singulier, projetant les scénettes en direct dans un grand miroir concave en bois massif. Sans doute rien de bien extraordinaire pour les visiteurs du 21ème siècle abreuvés d’effets spéciaux. Mais imaginez la stupéfaction des visiteurs de 1880 !
Des terrasses, la perspective sur la ville est impressionnante. Et un détail saute aux yeux : les innombrables cheminées pointant sur les toitures. Aujourd’hui inactives, elles crachaient au début du siècle dernier leurs épaisses fumées acides issues de la combustion du charbon. L’air y était alors irrespirable. A cela s’ajoutait insalubrité et malnutrition. On n’imagine même pas les conditions de vie d’alors, dans ces villes pionnières de la révolution industrielle.
Difficile de ne pas faire le parallèle entre les progrès de cette époque et ceux vécus aujourd’hui dans les pays en croissance, dans des conditions humaines et sanitaires incomparablement meilleures que celles vécues par nos aïeux.
Et que dire des cris d’orfraies de certains mouvements de pensée se positionnant contre les progrès au nom de je ne sais quelle vision altermondialiste et anti-croissance économique.
Non, ce n’était certainement pas mieux avant.
Oui, le progrès au service d’une vie meilleure doit se poursuivre. Et ce doit être possible, fort de l’expérience accumulée permettant de le faire mieux, plutôt que de ne plus vouloir avancer.


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