
D’Abu Dhabi nous roulons donc plein Sud
vers la frontière avec l’Arabie Saoudite. Deux routes parallèles : l’une
réservée aux voitures, l’autre aux camions, interminables lignes droites dans
le désert absolu. Du sable, des dunes, de vastes plaines arides et vibrantes où
se développent d’improbables mirages, oasis évanescentes pouvant tourner la
tête du voyageur égaré et assoiffé.
Confortablement installés dans notre imposant 4x4 Américain nous sombrons dans une agréable torpeur, profitant de ces
horizons infinis bercés par le ronron rassurant du gros V8.
De temps à autre quelques derricks remontent
l’or noir à la surface, rappelant qu’en des temps anciens se sont développées ici
de vastes forêts. Puis, conséquences de changements climatiques naturels, la
nature a fait son œuvre, submergeant la luxuriante vie organique de paysages
minéraux sous lesquels les microorganismes permirent la synthèse d’énergies
fossiles à l’origine de la prospérité de notre époque, aussi de son
dérèglement climatique accéléré. Et le génie des Hommes de développer, au pas
de charge, de nouvelles solutions énergétiques plus pérennes.
A la lumière déclinante, le sable
ondulant prend des allures d’océan doré, vagues et creux vers où se
perd le regard, attiré par le magnétisme de cette nature aux perspectives
inhabituelles. Plus on plonge dans ce monde minéral, plus on en ressent la
puissance à l’état brut, de celle que l’on ne peut vraiment dompter, juste chercher
à s’y adapter, comme un curieux mais modeste visiteur.

Pour qui ne connait pas le désert, il s’agit
sans nul doute d’une expérience unique propice à la « zénitude ». Le
paysage est celui, en vrai, des péplums orientalistes où l’on s’attend à voir
surgir de derrière la dune une méharée de bédouins enturbannés où bien la
troupe de Lawrence d’Arabie.
Nous y sommes pour nous reposer « loin
du monde » et ce n’est pas difficile.
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