mardi 6 mars 2018

L'an de grâce 1439



La prospérité d’Abu Dhabi est à l’image de celle des Emirats Arabes Unis, toute jeune fédération née sous le leadership du visionnaire et éclairé cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane dans les années 1970. 
Grâce à lui et la manne pétrolière, les 7 émirats sont devenus une nation moderne et ouverte sur le monde à la pointe de la modernité.
En découvrant la ville, difficile de croire que seulement 3 générations nous séparent des bédouins, pêcheurs et quelques commerçants qui vivaient ici.
Cet extraordinaire bon en avant reste assorti de traditions où se mêlent toutes les subtilités des cultures arabes et persanes, malheureusement galvaudées par le contexte géopolitique actuel où se confondent trop souvent religion musulmane et islam radical.

La ville s’étale sur un chapelet d’iles reliées entre elles pas de spectaculaires lignes de ponts.
Sur les iles principales s’élèvent de rutilants buildings de verre inspirés des skylines des villes américaines. Les architectes du monde entiers s’en sont donnés à cœur joie pour ériger d’ambitieux projets aux designs originaux financés par de riches « princes Arabes ». L’effet d’ensemble obtenu est souvent spectaculaire, avec parfois le (trop) clinquant des palais des Mille et Une Nuit tel que dans l’imaginaire collectif. Mais ne boudons pas notre plaisir de circuler tranquillement sur ces larges avenues, sans un coup de klaxon, jusqu’à la grande Mosquée très récemment rebaptisée par le Prince héritier, « Mosquée Marie, Mère de Jésus » ! comme une main tendue à la Chrétienté, un pont en l’Orient et l’Occident. Imaginez l’émoi de renommer Notre Dame en « Cathédrale Amina, mère de Mahomet »…
L’endroit est tout simplement splendide, vaste lieu de culte aux proportions parfaites, d’une blancheur immaculée, propice à la méditation, quelque soit la confession du visiteur.
Un calendrier Hégire rappelle ici que nous sommes, pour les musulmans, en l’an 1439 (calendrier lunaire un peu complexe) démarré à l’occasion de l’émigration de Mahomet et ses disciples vers la ville de Médine en 622.
Du haut des Ethiad Towers la vue est imprenable sur la citée.
D’un côté le scintillant lagon émeraude strié par l’étrave de quelques navires croisant au large, de l’autre, séparé par un long remblai arboré de bougainvilliers fleuris, les buildings dominant les vastes avenues au carré.
Etonnamment, telles des palais de poupées perdus dans cet environnement urbain ultramoderne, subsistent à quelques carrefours des petites mosquées traditionnelles de quartier quelque peu anachroniques.

La fin d’après-midi s’étire comme les ombres des buildings, donnant une nouvelle dimension à la ville. 
La température devient plus douce, l’heure où les gens sortent profiter du moment toujours magique où le soleil tombe dans la mer. Nous quittons la ville vers le Grand Sud.


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