samedi 4 novembre 2017

Parenthèse insulaire



Les très petites îles côtières sont souvent des lieux de villégiatures pour excentriques fortunés ayant élu ici, à grands frais, une résidence secondaire - des postes militaires pour contrôler l’accès aux ports stratégiques - ou encore des ermitages pour religieux.
A quelques encablures de Dubrovnik, l’île de Lokrum n’échappe pas au stéréotype. On trouve un peu de tout cela sur un joli rocher boisé de moins de 2 km de long où il fait bon musarder en famille à l’ombre d’arbres magnifiques étalant leurs ramures centenaires. Rien d’autre à faire que de profiter des rayons du soleil filtrés par les feuillages d’automnes d’essences importés des quatre coins du monde par des générations de voyageurs.
Souvent, le sentier tortueux descend sur des criques rocheuses battues par les flots scintillants de l’Adriatique. On s’y installe au hasard pour pique-niquer en respirant à pleins poumons l’air iodé. L’occasion de bavarder le regard perdu vers l’horizon bleu, mystérieux magnétisme qu’exerce la mer sur les Hommes. Comme si face à la mer l’esprit prenait le large. Plus rien n’a alors vraiment d’importance que de profiter de l’instant, comme une parenthèse enchantée un peu hors du temps, de celle dont on se souviendra avec bonheur dans des années alors que rien n’avait été prévu, ni ne s’est réellement passé.
C’est aussi comme si, pour un moment, le temps passait plus lentement. Peu de mots, juste le partage d’une toute petite tranche de vie.

Doucement le soleil descend sur l’horizon pour nous rappeler que le temps ne s’est pas vraiment arrêté. Il faut penser à bouger. On le sait mais on ne bouge pas encore, histoire de prolonger l’instant. Puis l’on reprend la flânerie sans plus d’objectif que de retrouver l’embarcadère pour ne pas manquer le dernier bateau à l’heure où le soleil tombe sur les flots.
L’après-midi est passée. On n’a rien fait d’autre que d’être ensemble dans la nature. Et c’était juste bien.




Aucun commentaire: