
C’est d’ici que partent bon nombre de
pèlerins ou simples marcheurs sur les chemins de Compostelle. Et toute la ville
respire au rythme de ce rituel séculaire, quasi sacré, magnifié par tous ces
lieux de cultes chargés d’histoire construits à la gloire de Dieu. La
cathédrale vaut de détour, tout comme une visite à la Vierge rouge aux allures
Statut De La Liberté, sans oublier évidemment la Chapelle St Michel d’Aiguilhe
au sommet de son piton basaltique. Que n’ont pas fait les hommes pour obtenir l’éternité.
Toujours à la recherche de lieux
insolites pour passer la nuit, Flo tombe sur une chambre d’hôte dans une « maison
forte » millénaire à quelques kilomètres de la ville.
Anne nous y accueille fièrement. En
bordure de Loire, l’histoire raconte qu’elle fut construite avant l’an 1000, pour
veiller sur un point de passage du Fleuve par une sorte de bac.
Notre hôtesse ne se fait pas prier pour
raconter comment, avec son mari, ils ont racheté cette maison, en réalité un
véritable château moyenâgeux, il y a 30 ans de cela. Pour tout dire un
véritable sacerdoce au service de vieilles pierres dont le seul intérêt, et pas
des moindres, est l’histoire des plus de 40 générations qui y sont passés. Mais
l’histoire ne dit pas comment elle entraîna l’évidente ruine économique de ses
prioritaires actuels, pour tenter d’empêcher celle de l’édifice…
On y entre par l’unique porte, sur la
façade Sud, donnant sur un escalier de pierres rustiques montant en colimaçon
vers les 3 étages, dans un courant d’air permanent. L’hiver doit y être
glacial. Des mâchicoulis éclairent faiblement l’escalier. Au deuxième palier,
une statut de bois à taille humaine de Sainte Anne d’Auray toise les visiteurs
de son regard bienveillant. Puis l’on entre dans la chambre, vaste pièce
défraichie où trône un lit à baldaquin, tel un alcôve dans un environnement
brut d’un autre temps.
…
7h du matin. Comme des rayons laser,
des stries de lumière transpercent les épais rideaux laissant apparaître les
particules de poussière millénaires en suspension.
-
As-tu
bien dormi me demande Flo.
-
Moyennement.
Sans doute tous les esprits qui habitent encore ces lieux.
Nous descendons petit déjeuner dans le
salon bibliothèque à l’étage du dessous. Anne nous accueille avec son mari.
Elle, vieille noblesse hors d’âge,
dont les évidents talents de peintre s’expriment sur les boiseries de la salle.
Lui, comme sorti d’un d’un vieux
bouquin pris au hasard dans les rayons, racontant les épopées Siciliennes de
son père, lorsqu’après-guerre ce « franceze » traversait l’Italie à
moto pour rejoindre son bateau ancré là-bas…
Tous deux parlant de l’œuvre de leur
vie, avec la nostalgie de ceux qui savent être les derniers des mohicans.
Nous, bien dans notre époque, qui ne
faisons que passer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire