lundi 18 mai 2015

"Bruxelles"



Les Belges prétendent qu’il y a 3 Belgique : La Wallonie, La Flandre et Bruxelles.
S’il faut bien reconnaitre que ce n’est pas la taille de ce petit pays qui le rend si particulier, il a tout de même quelque chose à nulle autre pareil. Je ne parle pas ici de sa gastronomie à la spécialité devenue « French fries » dans le reste du monde…
Alors quoi ? Les Belges eux-mêmes peut-être ? Sans aucun doute des gens charmants et qui savent vivre. Mais ce n’est pas à ce quoi je veux faire allusion. Car quand on arrive à Bruxelles, c’est l’Europe entière que l’on croise ici. Et pour cause. 
Au fait, savez-vous pourquoi elle est devenue la capitale de l'Europe ?
A la fin des années 50 lors de la création de la CEE Paris était favorite. Mais les Allemands s’y opposent. On les comprend. De par sa position centrale à l’époque, Bruxelles est finalement retenue.  Tandis que les Français s’appropriaient les frites, les Belges s’adjugeaient la capitale de l’Europe. Un prêté pour rendu !
C’est donc ici que sont centralisées un grand nombre d’administrations Européennes, celles-là mêmes si souvent décriées pour leur bureaucratie.
Le rendez-vous du jour se passe dans l’un des bâtiments de la commission où nous devons défendre un important projet de reprise d’activité dans l’univers de la pharmacie humaine, secteur sensible s’il en est, où tout effet de concentration est regardé à la loupe pour s’assurer de la libre concurrence ; dans l’intérêt du consommateur évidemment.
Face à nous, une équipe de jeunes techniciens représente l’Europe dans toute sa diversité : Italien, Espagnol, Français, Hongrois, Hollandais. De notre côté une task-force Allemande, Française, Autrichienne, Canadienne et Britannique. Nous échangeons bien sûr en anglais, devenu l’espéranto des échanges internationaux. Il s’agit en fait d’un anglais coloré de nos différences culturelles, énorme différence avec l’américain homogène et adapté des Etats-Unis.
Cordiaux, les échanges sont aussi très professionnels. Nous découvrons des gens compétents et impliqués portant haut les couleurs de cette Europe pourtant si décriée. Je suis agréablement surpris du réel intérêt montré par nos interlocuteurs pour le projet que nous portons, face à quelques géants de la pharmacie à des années lumières de notre culture d’entreprise.
L’entretien est minuté, dans un souci d’équité pour l’appréciation du dossier. Quatre-vingt-dix minutes, pas plus, dans des locaux sobres et fonctionnels. Nous déroulons notre présentation ponctuée de courtes questions toujours pertinentes.
Mais déjà on frappe à la porte. L’équipe concurrente attend dans le couloir et nous devons conclure. Quelques mots choisis, un sourire, une franche poignée de main et le sentiment d’avoir faire le job.
La porte s’ouvre. Nous croisons nos compétiteurs dans le couloir. La pression change de camps.

...

Un mois se passe, et dans un communiqué de presse nous apprenons que notre projet n'a finalement pas été retenu. Dommage, mais c'est le jeu de la libre entreprise. 
Une opportunité chasse l'autre. 




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