La mer de Cortez est de ces endroits devenus légendaires,
contée par des générations d'explorateurs-naturalistes dont certains, tel Jacques-Yves Cousteau, ont su magnifier les merveilles
naturelles.
De La Paz (Mexique) nous embarquons pour un cabotage dans
ces eaux. Des amis résidents ici ont concocté un programme de découverte
sur mesure à bord du Piranhas, leur bateau de pêche de loisir, sympathique
embarcation d'une 10aine de mètres, achetée d'occasion aux Etats-Unis, dont le
poste de pilotage surélevé permet un parfaite observation des flots alentours.
Nous naviguons depuis moins d'une demi-heure lorsque le
capitaine amorce des ronds dans l'eau en pointant du doigt le centre du cercle
dessiné par le sillage du bateau. Tandis qu'une ombre imposante vient tranquillement raser
la coque du bateau, Steeve enfile rapidement sa combinaison de plongée, palmes,
masque et tubas, et se jette à l'eau en nous invitant à faire de même.
- Un requin baleine précise Carlos tout sourire.
Vu du dessus, bien que la forme reste un peu floue, on distingue clairement les taches claires façon 101 dalmatiens sur le corps de l'impressionnant animal.
- Un requin baleine précise Carlos tout sourire.
Vu du dessus, bien que la forme reste un peu floue, on distingue clairement les taches claires façon 101 dalmatiens sur le corps de l'impressionnant animal.
Allez, haut les coeurs, il faut y aller !
Equipé, je plonge à mon tour dans ces eaux encore à 20°au
cœur de l’hiver. Du pont, Carlos m'indique la direction vers où nager pour
croiser la trajectoire d'un animal. Et quel animal ! Dans ma direction fond une
énorme bouche grande ouverte pour capter tout le plancton possible nécessaire
à l’alimentation d’un corps de plus de 6
mètres de long effilé comme une torpille. Il s'agit alors de tenter de nager de
concert avec la bête qui semble ne même pas faire attention à moi malgré son œil
grand ouvert comme s'il me fixait. Mais il est déjà passé et je ne parviens pas
à le suivre.
Remontant sur le bateau nous repartons un peu plus loin
tenter de nouveau l'expérience sur un autre spécimen. Ayant compris la tactique
d'approche, je choisis cette fois une trajectoire tangentielle avec celle supposée de
l'animal, par chance le rejoins du premier coup, et parvient à le suivre sur
200-300 mètres : expérience unique que de nager aux côtés d'un tel monstre
heureusement paisible, trop court mais intense moment d'émotion, de ceux
ressentit face à l’un les des « big five » dans la savane africaine,
sauf qu'ici, aucune carrosserie de voiture ne nous protège.
Encore stupéfié par une telle vision, je ressorts la tête
de l’eau et rejoins le Piranha stoppé à quelques encablures dans les eaux
calmes de la baie. Tout sourire Carlos me tend la main pour remonter à bord.
- C’était comment ?
Reprenant mon souffle je ne trouve pas tout de suite les
mots, toujours sous l’émotion et le charme d’une telle rencontre, et parviens
juste à lever le pouce en guise d’intense satisfaction, avant d’ajouter un
simple : « Perfect ! »
Nos regards se croisent, nous nous sommes bien compris.
-
Du coup on continue l’exploration ?
lance-t-il alors.
-
Avec grand plaisir, ce serait dommage de s’arrêter
là…
Longeant une ligne côte à la plastique unique, bande de terre ocre hérissée de milliers de cactus
centenaires, comme de grands totems fossilisés, le Piranha redémarre doucement son cabotage vers le nord,
sur une mer tranquille variant de l'indigo à l'émeraude.
Il reste encore tant de chose à découvrir…
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