jeudi 12 septembre 2013

Une petite partie de Golf ?



Livingstone,  Ecosse :

Nous arrivons sur notre nouveau site de production de vaccin de Livingstone. Le minibus s'arrête devant de hautes barrières électriques protégées par des cameras vidéos. Ici c'est un peu Fort Knox. On ne badine pas avec la sécurité quand il est question de santé humaine dans une unité où tout ce qui rentre et sort est contrôlé, et plutôt deux fois qu'une.
Visite d'usine guidée par une charmante écossaise s'excusant pour son accent. Tu parles, je ne comprends qu'un mot sur deux...
La rencontre de travail du jour réunit une intéressante équipe multiculturelle : Allemand, Autrichien, Suédois, Américain, Français, qu'il va s'agir de faire travailler ensemble au delà des écarts culturels. Nouvelle illustration concrète de notre globalisation.

Fin d'après midi. Nous sortons sous un ciel chargé typique des Highlands, même si nous n'y sommes pas : gros cumulus gris sur fond de ciel indigo et quelques averses éparses striant l'horizon. C’est simplement beau.

Le minibus nous dépose à l'hôtel, typique bâtisse de pierres taillées aux allures de manoirs. Des dédales de couloirs conduisent aux chambres confortables. Nous sommes  ici au milieu d'un golf de bonne facture. Ambiance feutrée pour une clientèle presqu’exclusivement masculine dont une majorité de 3eme âge habillés « grand style » de golfeurs britanniques : polos pastels, pulls écossais aux couleurs improbables et chaussettes assorties, pantalons à carreaux au pli parfait, chaussures impeccablement cirées. Et toute cette petite société se retrouve en soirée au bar à engloutir des pintes de bière. Les voix se fond alors plus fortes, les visages transpirant rougissent proportionnellement à la perte d'élégance des convives quand les chemises sorties des pantalons laissent déborder quelques formes généreuses.

Le petit déjeuner a des allures de foire d'empoigne, comme si le flegme ne pouvait revenir qu'après un copieux « bacon and eggs », avoir réajusté sa tenue vestimentaire, et s'être équipé pour la partie de golf.

J’ai souvent été amusé de constater comment marcher sur un green peut transformer un homme. Il se redresse et adopte une démarche contenue, un peu comme faire son entrée dans un lieu empreint de solennité. Un gazon parfait ne saurait tolérer "la médiocrité". Intéressant aussi d'observer la parade de ces Messieurs autour d'une petite balle blanche, prétexte à cultiver un art de vivre un peu élitiste. Sûr qu'il n'y en a pas pour tout le monde et que cela ne doit pas changer. Car nous sommes ici en Ecosse, à l’origine même de ce jeu très macho, où l’on plaisante encore sur l’étymologie du mot GOLF : « Gentlemen Only, Ladies Forbidden », ce qu’il faut bien le reconnaitre n’a rien de très gentleman… Mais nous touchons ici à des subtilités de l’humour britannique.

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