Nous
arrivons sur notre nouveau site de production de vaccin de Livingstone. Le
minibus s'arrête devant de hautes barrières électriques protégées par des
cameras vidéos. Ici c'est un peu Fort Knox. On ne badine pas avec la sécurité quand
il est question de santé humaine dans une unité où tout ce qui rentre et sort
est contrôlé, et plutôt deux fois qu'une.
Visite
d'usine guidée par une charmante écossaise s'excusant pour son accent. Tu
parles, je ne comprends qu'un mot sur deux...
La rencontre
de travail du jour réunit une intéressante équipe multiculturelle : Allemand,
Autrichien, Suédois, Américain, Français, qu'il va s'agir de faire travailler
ensemble au delà des écarts culturels. Nouvelle illustration concrète de notre
globalisation.
Fin d'après
midi. Nous sortons sous un ciel chargé typique des Highlands, même si nous n'y
sommes pas : gros cumulus gris sur fond de ciel indigo et quelques averses
éparses striant l'horizon. C’est simplement beau.
Le
minibus nous dépose à l'hôtel, typique bâtisse de pierres taillées aux allures
de manoirs. Des dédales de couloirs conduisent aux chambres confortables. Nous
sommes ici au milieu d'un golf de bonne
facture. Ambiance feutrée pour une clientèle presqu’exclusivement masculine
dont une majorité de 3eme âge habillés « grand style » de golfeurs
britanniques : polos pastels, pulls écossais aux couleurs improbables et
chaussettes assorties, pantalons à carreaux au pli parfait, chaussures impeccablement
cirées. Et toute cette petite société se retrouve en soirée au bar à engloutir
des pintes de bière. Les voix se fond alors plus fortes, les visages
transpirant rougissent proportionnellement à la perte d'élégance des convives
quand les chemises sorties des pantalons laissent déborder quelques formes
généreuses.
Le petit déjeuner
a des allures de foire d'empoigne, comme si le flegme ne pouvait revenir qu'après
un copieux « bacon and eggs », avoir réajusté sa tenue vestimentaire,
et s'être équipé pour la partie de golf.
J’ai
souvent été amusé de constater comment marcher sur un green peut transformer un
homme. Il se redresse et adopte une démarche contenue, un peu comme faire son
entrée dans un lieu empreint de solennité. Un gazon parfait ne saurait tolérer
"la médiocrité". Intéressant aussi d'observer la parade de ces
Messieurs autour d'une petite balle blanche, prétexte à cultiver un art de
vivre un peu élitiste. Sûr qu'il n'y en a pas pour tout le monde et que cela ne
doit pas changer. Car nous sommes ici en Ecosse, à l’origine même de ce jeu très
macho, où l’on plaisante encore sur l’étymologie du mot GOLF : « Gentlemen
Only, Ladies Forbidden », ce qu’il faut bien le reconnaitre n’a rien de
très gentleman… Mais nous touchons ici à des subtilités de l’humour
britannique.
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