samedi 30 mars 2013

Une étoile est née



Invités par un cabinet d’audit bien connu, Flo et moi nous retrouvons sous les dorures de l’opéra de Paris, pour un récital en hommage à Roland Petit, incluant notamment une représentation du dramatique Carmen magistralement interprété par la danseuse sicilienne Eleonora Abbagnato.
Ma femme est aux anges et je ne suis pas loin non plus paradis, hors du temps, en ce lieu baroque un peu magique, cocon cosy dédié à l’art, sous les regards bienveillants des représentations de Chagall ornant magnifiquement le plafond de l’édifice de ses évocations multicolores de grands compositeurs classiques.
Nous sommes là, juste bien, profitant d’un moment d’exception où  l’émotion sensuelle exprimée par les danseurs, celle du corps à nulle autre pareille que l’amour peut-être, va droit au cœur, immergés dans l’acoustique exceptionnelle de ce lieu unique débordant des notes de musique qui montent de la fosse à orchestre, comme les bulles d’une coupe de champagne venant frôler nos oreilles avec volupté.
Derrière nous un groupe de Chinois s’émerveillent bruyamment entre les pièces, ajoutant à l’instant une touche d’exotisme inattendue.
La représentation se termine sous des applaudissements nourris, entre courbettes et incessants aller-retour des artistes rappelés par le public ; comme si ça ne devait jamais finir.
Le rideau se ferme enfin, pour s’ouvrir à nouveau.
Debout derrière un micro, un homme et une femme un peu coincés. Un instant le temps semble comme suspendu... jusqu’au moment où le directeur de l’Opéra, visiblement ému, annonce la nomination d’Eleonora Abbagnato au grade de Danseuse Etoile de l’opéra de Paris.
Tonnerre d’applaudissement du public qui se lève.
Moment de grâce : sur la scène inondée de lumière, une nouvelle étoile brille, pour un instant le centre d’un monde éphémère ou tout n’est que « beauté, luxe, calme et volupté ».

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