Invités par un cabinet d’audit bien
connu, Flo et moi nous retrouvons sous les dorures de l’opéra de Paris, pour un
récital en hommage à Roland Petit, incluant notamment une représentation du
dramatique Carmen magistralement interprété par la danseuse sicilienne Eleonora
Abbagnato.
Ma femme est aux anges et je ne suis
pas loin non plus paradis, hors du temps, en ce lieu baroque un peu magique, cocon
cosy dédié à l’art, sous les regards bienveillants des représentations de
Chagall ornant magnifiquement le plafond de l’édifice de ses évocations
multicolores de grands compositeurs classiques.
Nous sommes là, juste bien, profitant
d’un moment d’exception où l’émotion
sensuelle exprimée par les danseurs, celle du corps à nulle autre pareille que
l’amour peut-être, va droit au cœur, immergés dans l’acoustique exceptionnelle
de ce lieu unique débordant des notes de musique qui montent de la fosse à orchestre,
comme les bulles d’une coupe de champagne venant frôler nos oreilles avec volupté.
Derrière nous un groupe de Chinois
s’émerveillent bruyamment entre les pièces, ajoutant à l’instant une touche d’exotisme
inattendue.
La représentation se termine sous des
applaudissements nourris, entre courbettes et incessants aller-retour
des artistes rappelés par le public ; comme si ça ne devait jamais finir.
Le rideau se ferme enfin, pour
s’ouvrir à nouveau.
Debout derrière un micro, un homme et
une femme un peu coincés. Un instant le temps semble comme suspendu... jusqu’au moment où le directeur de l’Opéra,
visiblement ému, annonce la nomination d’Eleonora Abbagnato au grade de Danseuse
Etoile de l’opéra de Paris.
Tonnerre d’applaudissement du public
qui se lève.
Moment de grâce : sur la scène
inondée de lumière, une nouvelle étoile brille, pour un instant le centre d’un
monde éphémère ou tout n’est que « beauté, luxe, calme et volupté ».
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