vendredi 28 janvier 2011

Back in the USA

Partant vers l’aéroport le couteau entre les dents, le voyage commence mal, intercepté à (très) haute vitesse par les motards et contraint de laisser sur place voiture et permis de conduire ! Très rageant, surtout quand on voit l’heure tourner et qu’il ne faut pas manquer l’avion.
Quelque peu agacé j’attrape finalement mon vol in-extremis grâce à « Jo le taxi ».

Delta 021, long vol de jour vers Altlanta dans un bel A330. Remontant les méridiens, je profite de la compression du temps du voyage pour descendre une grande partie des 92 mels en attente en écoutant quelques vieux standards de Jean-Michel Jarre.

Accueil toujours aussi exécrable des agents de la douane américaine. Quelqu’un me dit qu’il vaut mieux éviter d’être contrôlé par une femme à priori plus pointilleuse que les hommes. Sans importance. Je pensais le contraire.
Atlanta est peut-être le seul aéroport international où l’on passe à travers les procédures de sécurité à l’entrée sur le territoire ; dès fois que pendant le vol un passager ait pu développer quelques outils ou substances menaçants pour le pays ! L’Amérique dans tous ses excès.
Image surréaliste dans le train automatique qui transfert les passagers vers les le terminal de sortie de l’aéroport : une maman emmitouflées dans un manteau d’hivers derrière une poussette où son enfant grelotant est juste habillé d’une couche ! Je ne peux m’empêcher de lui faire une remarque et me fait envoyer sur les roses… Toujours pas compris la rationnel ; s’il y en a un…

La nuit tombe. La highway en béton s’engage entre les immeubles de la skyline guidant le long serpent de voiture roulant paresseusement vers le cœur de la ville scintillante. Image toujours saisissante, typique des Etats Unis.
Tandis que j’écoute distraitement le chauffeur me parler du temps qu’il fait, la radio diffuse un vieux rock’n roll. Avec le décalage horaire il est déjà pour moi 1 heure du matin et j’ai les yeux qui piquent. J’essaie de me relaxer avant le « dinner meeting » qui m’attend en arrivant.

Chambre 33 au 36ème étage de la tour « Marquis n°1 ». Superbe perspective sur « Coca-Cola City ». Tel un gros insecte bourdonnant un hélico passe devant ma fenêtre.
Douche rapide, un coup de rassoir, j’enfile un costard : près, partez pour une semaine business !

Dans le grand hall du salon professionnel où nous sommes, des hommes d’affaire engloutissent en quelques instants d’énormes hamburgers dégoulinants, au dessus de grosses poubelles en plastiques où ils jettent aussitôt emballages en polystyrènes et autres tasses en carton.
L’Amérique est probablement le seul pays où les gens riches mangent sur les poubelles. Chez nous, ce sont les laissés pour compte que l’on retrouve à y chercher parfois de quoi survivre.

Ici c’est la crise, la plus dure que le pays ait connu depuis la grande dépression de 29.
Côté face une incroyable énergie positive continue de faire avancer cette grande nation. Chacun est exposé aux risques du système capitaliste ultra-libéral, sachant parfaitement ce qui l’attend en cas d’échec, mais reste convaincu qu’il saura faire face au choc s’il devait l’impacter.
Côté pile ceux qui l’ont pris de plein de fouet, qui ne se plaignent pas et que l’on retrouve au petit matin, marchant des les rues à la recherche d’une solution pour la journée qui les remettra peut-être en selle leur rêve Américain.

Je suis au lavabo des toilettes, pas l’endroit le plus agréable dans un grand salon professionnel. Un type bien comme il faut se lave les mains à coté de moi.
- Great Job ! dit-il spontanément au gars chargé de la propreté en sortant du lieu.
Compliment sincère dans un pays ou le travail, même le plus simple, est une valeur reconnue.

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