mercredi 7 octobre 2009

Tant qu'il y aura des voitures...


Tout d’abord le feulement roque d’un gros félin sortant d’une improbable caverne, suivi du « klang » d’Excalibure frappant le rocher.
Mes poils se dressent puis mon cœur s’accélère stimulé par la décharge d’adrénaline provoquée par la libération des décibels proportionnelle à la montée du régime moteur et à l’accélération. « Klang », deuxième, le casque heurte le dossier du siège baquet et mes pupilles se dilatent à l’approche du premier virage à droite. Freiner tard et surtout très fort. Heureusement le harnais me colle au siège. Droite, puis léger gauche et droite de nouveau pour aborder la ligne droite. A la volée, dans un claquement métallique jubilatoire, 3ème, 4ème, 5ème ; mon champ de vision se rétrécit rivé sur la bande d’asphalte. Regarder loin. Je suis projeté comme une balle vers un droite-gauche brutal, 4ème, 3ème, puis enchaîne une épingle à droite en 2ème. Un instant le soleil passe dans mon champ de vision. Le souffle court je vise le point de corde les yeux déjà fixés sur la sortie de courbe au ras de la bande enherbée. La piste brillante est légèrement humide et la voiture à tendance à sous-virer. Un filet de gaz seulement pour ne pas trop glisser. Roues droites, pied au plancher je remonte un rapport avant de freiner pour entrer dans un "S" très serré : gauche puis droite sur les vibreurs. De nouveau en 3ème jusqu’au rupteur à 8500 tour/mn pour enchainer une longue courbe à gauche à la limite de l’adhérence - le fun absolu - puis 4ème avant un freinage très fort en descendant d’un coup sur la boite séquentielle, 2 vitesses comme 2 coups de fusil. L’auto hurle laissant, tel un dragon de jeu vidéo, échapper quelques flammes par la ligne d’échappement, tandis que les pneus fument torturés sous la contrainte. Puis c’est un subtil enchaînement droite, gauche, droite, avant un long droit en dévers. Attention au transfert de masse, pas d’excès d’optimisme, tout en douceur. Et déjà la ligne des stands…

Retour à la réalité en stoppant doucement la voiture sans mettre le frein à main pour protéger les disques et plaquettes encore brulants. Laisser un peu tourner le moteur le temps de s’extraire de l’habitacle à travers l’arceau cage et enlever le casque sous les effluves mécaniques de l’auto encore frémissante. Retour au calme trempé mais heureux ! Une minute de pur bonheur où je redécouvre des sensations rares amplifiées par les réflexes primaires de mon cerveau reptilien. Etonnant ! Comment les voitures qui existent depuis seulement un siècle - une fraction de seconde à l’échelle de l’humanité – ont-elles pu nous conditionner à ce point ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

que de sensations, Fred on a l'impression d y être même si ce n'était pas une Renault bleu roi avec leurs mythiques bandes blanches Gordini

Fred Grimaud a dit…

C'est vraiment à truc à refaire un WE avec du bon matériel. Il est en effet possible de louer des tours de circuit avec sa propre auto et s'éclater en toute sécurité.

Fred

Marco a dit…

quand tu veux Fred je signe de suite
Marco

excuse pour le message anonyme mauvaise manipe