Au-dessus de 3000 mètres d’altitude, la
limpidité du ciel n’a d’égal que son bleu indigo qu’aucune pierre précieuse ne
saurait égaler. Seuls quelques privilégiés peuvent apprécier cette lumière cristalline
magnifiant le paysage : alpinistes sur leurs balcons à flanc de montagne, aviateurs
dans leurs cockpits, ou encore astronomes depuis la coupole entrouverte de
leurs observatoires d’altitude avant que les étoiles ne s’allument.
Gravir les pentes du volcan El Teide
sur l’île de Tenerife – archipel des Canaries – offre toutes ces dimensions.
Sortie des entrailles de la terre sous
la poussée du magma incandescent, le pic s’élève en un cône presque parfait
jusqu’à 3700 mètres. Sur ses pentes régulières, des coulées de laves refroidies
– fleuves figés d’improbables ruissellements rocheux – s’effondrent à la base
du volcan en un capharnaüm minéral d’une puissance saisissante.
Plus bas, des petits cratères aux
proportions parfaites prolongent la perspective plongeant sous la couche
nuageuse. La nature en grand, encore « sauvage » comme l’on dit
souvent. Drôle d’expression quand même. Comme si, ce qui n’a pas été façonné
par l’Homme, gardait un caractère farouche… Alors que tout n’est que beauté et
harmonie. Le paysage semble posé sur un tapis cotonneux recouvrant, comme pour
nous le cacher, le brouhaha de la terre façonnée par l’Homme où nous nous
sentons en sécurité.
Et si, ici, l’air est plus rare, la
pureté des molécules stimule le cerveau comme nul par ailleurs.
Au large, comme au ralenti, un liner
glisse en final vers l’aéroport international, avant de disparaître dans la couche
dense de cumulus.
De mon belvédère, pas d’autre bruit que
ceux de mon propre corps. Histoire de se sentir bien vivant. Seuls indices de présence
humaine, au loin, telles des champignons géants, les coupoles blanches de l’observatoire
astronomiques attendent la nuit pour braquer leurs instruments vers les
profondeurs de l’univers.
Rien à ajouter ni à enlever à cet instant parfait.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire