Il existe des endroits au monde dont l’âme
est née de l’imagination extravagante de personnalité hors du commun. Aucun
doute qu’Isola Bella (l’Ile Belle) en fasse partie. Ou comment transformer un
simple rocher à quelques encablures d’une petite plage de galets en un lieu
unique ?
Pour ceux-qui ont le privilège d’y
vivre, il devient l’objet de toutes les attentions pour laisser libre cours à
son imagination vers une autre dimension chargée d’émotion, de créativité et de
fantaisie. Pour les autres, une attraction au mieux jalousée, souvent critiquée
ou tout simplement incomprise. Mais quelle audace de l’imaginer puis le
réaliser !
Certes la contrainte pécuniaire est une
donnée importante, mais pas que. Il y a aussi cette excentricité qu’ont
certaines personnes et qui leur permet de dépasser les conventions pour ouvrir
de nouveaux champs inattendus.
Florence Trevelyan, petite fille de la
reine Victoria, est de ces personnes singulières. Fin du 19ème, elle
acquiert ce rocher aride pour y installer un jardin extraordinaire et y construire
une maison très simple.
On aborde l’ile à pied par une fine
bande de galets juste sous le niveau des eaux limpides de cette côte rocheuse.
Le mieux est d’enlever ses chaussures si l’on ne veut pas les tremper. Et le
plus drôle est qu’à cet endroit précis, des femmes chinoises vous proposent des
massages de pieds sur la plage. Super approche du marché des gens aux pieds nus !
Une fois rechaussé, la découverte de l’ile
est un ravissement.
D’étroits sentiers taillés dans
le rocher pour rejoindre des terrasses autour desquelles poussent, à même la
roche, mille et une essences de plantes parfaitement acclimatées aux conditions
arides tempérées par l’influence marine. Rien de réellement luxuriant, plutôt
un vaste jardin sec au graphisme parfait de ces végétaux rustiques :
cactus en tout genre, petits épineux cagneux, quelques conifères méditerranéens
et autres feuillus parvenus à trouver le moyen de pousser ici grâce à d’impressionnants
réseaux de racines courant sur le sol rocailleux.
Au hasard de la déambulation, on
découvre aussi une étonnante maison troglodyte « contemporaine »
aujourd’hui abandonnée, éphémère lieu de rencontre de la jetset Italienne maintenant
tombée en désuétude. Comme quoi, alors que les jardins prospères, le
bling-bling résiste rarement à l’érosion des années…
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