samedi 14 mai 2011

"La France d'ailleurs"

Il s’agit d’un petit morceau d’hexagone comme sortie d’un autre temps où quelques « notables » portent la voix de la France façon grand siècle.
Ne vous y trompez pas, je parle ici de gens tout à fait charmants et même de bonne volonté, certainement issus des meilleures écoles d’administration françaises – il faut bien reconnaitre que là au moins nous sommes très forts – et que l’on a chargé de représenter les intérêts du pays, servir les ressortissants et promouvoir les intérêts commerciaux, via je cite : « le dernier des grands réseaux consulaires au monde, Monsieur ».
Aïe, aïe, aïe, typiquement français ce complexe de supériorité lorsqu’on essaie de faire valoir la Grandeur de la France dans des envolées lyriques quelque peu dépassées. Comme si « la grandeur » tenait plus du système que des résultats. On ne leur a sans doute pas bien expliqué. Et le problème c’est que la plupart d’entre eux ne semblent jamais avoir été confrontés à la réalité de la compétition économique internationale, comme s’ils habitaient un monde à part. Il y avait « la France d’en haut », « la France d’en bas », c’est un peu ici la France d’ailleurs…
… Et pendant ce temps les japonais et les Allemands travaillent de manière remarquablement efficace.

Mais revenons-en à notre petite histoire.

Consulat, consuls, ça vous dit ?
A ne pas confondre avec ambassade explique t-on. Tout de même, n’y aurait-il pas ici un peu double emploi ? Mais c’que j’en dis…
Imaginez donc une « petite » administration, disons plutôt moyenne, 150 personnes pas moins, confortablement installées dans de jolis bureaux au sommet d’une tour moderne du cœur d’une grande ville Chinoise, avec hygiaphone à l’accueil, comme à la SNCF, et vue imprenable sur la citée depuis le bureau panoramique du Consul Général, comme dans les films Américains ! Ca en jette lorsque vous venez exposer vos petites affaires.
On bavarde alors poliment autour d’un thé servi par de charmantes assistantes et évoquons les problèmes locaux en termes très diplomatiques. Et de se faire expliquer fort courtoisement que l’on a déjà parlé du sujet en question avec les autorités locales lors d’une réception officielle au cours de laquelle un courrier à été remis en main propre au ministre – rendez-vous compte – mais qu’il s’agit de faire bien attention de ne pas en faire trop pour ne pas choquer. A ce train là, sûr on n’est pas sorti de l’auberge, quand il faudrait parfois faire preuve – comment dire – d’un peu plus de « fighting spirit » comme diraient les anglais… Mais là nous risquerions d’aller trop loin en froissant nos interlocuteurs, alors qu’il est si confortable de rester bon amis pour le prochain dîner officiel.
On se quitte aimablement deux heures plus tard en se disant qu’on va se tenir informé de la suite… Tu parles.

En prenant l’ascenseur je ne peux m’empêcher de penser que c’est tout de même un peu nous qui entretenons cette petite société très policée de qui l’on serait légitimement en droit d’attendre plus, et qu’une nouvelle fois on va se débrouiller tout seul. J’aurais vraiment envie d’y retourner pour leur dire :
- Hé, les gars, sortez un peu de votre gentille torpeur. Le monde change !
Mais là franchement ce serait abuser.

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