dimanche 24 janvier 2010

Voyages intérieurs

Au terme d’une semaine professionnellement intense, un week-end pluvieux : ciel bâché et lumière grise d’une fin après-midi d’hivers.
De retour de ma séance quotidienne de jogging, les neurones oxygénés, assis par terre face au feu de cheminée, dans une semi-torpeur mon esprit divague en écoutant du jazz en sourdine.
Je revois quelques-uns des moments forts de la semaine, et les scénarios d’avenir se bousculent, du meilleur au pire, essayant d’anticiper les prochaines étapes du passionnant projet industriel que j’anime. Et malgré mes efforts, à cet instant je n’arrive pas totalement à évacuer la pression des enjeux. Tout est parfaitement normal, mais cette petite musique qui occupe l’esprit est parfois un peu lancinante.
Un jour un client britannique à l’humour typiquement british me disait : « Un patron ne se repose jamais, il pense ! »
Bon, il ne faut rien exagérer. Et en réfléchissant un peu, cette maxime tendancieuse cherchant à générer l’empathie sur le lourd tribu psychologique soit disant payé par « les patrons » vaut aussi pour tout un chacun, encombrés que nous sommes parfois par les soucis de la vie en générale, tant professionnels, qu’affectifs ou plus bassement matériels. Bref, tout est normal.

Le sport n’ayant pas suffit à évacuer toute la pression, je cherche autre chose, générant des pensées positives, rappels de moments particuliers de bonheur intense, souvenir émotionnels resté encrés comme des bouées auxquelles se raccrocher en cas de nécessité.

Posé sur l’étagère au dessus du porte manteau, j’aperçois mon casque de moto siglé « Africa’Fred », image ravivant quelques délicieux souvenirs de voyage bonifiés par le temps comme du bon vin : grands espaces désertiques sahariens, rencontres inattendues au creux d’un oued, couché de soleil à la lisière d’une palmeraie…
Je m’évade en restituant quelques-unes de ces émotions positives profondément encrées au creux de mon esprit vagabond. Dieu que c’est doux de se laisser envahir par cette sensation unique chargée d’onde positives vibrant au plus profond de soi. Et je nous y vois déjà, en octobre prochain, deux semaines marquées « Raid moto » sur mon agenda 2010.

Sur la table basse du salon un guide sur le treck resté ouvert à la page Annapurna avec l’ascension du Thapa Peak à plus de 6000 mètres. Images mentales de sommets enneigés balayés par les vents d’altitudes sur fond de ciel bleu intense à ces altitudes où le corps n’appartient plus totalement à l’esprit : sensation unique de décorporation lorsqu’à la limite de l’hypoxie, dans un état second, l’esprit semble comme flotter au dessus d’un corps tendu vers le sommet. Regards rayonnants des compagnons d’aventure au moment de fouler la cime, moment d’extase, sans un mot.

Autre destination, autre rêve. Mais ce sera pour 2011.

Puis en 2012 pour 3 mois de Montréal à Ushuaia à Moto…

Les yeux dans la vague je croise le regard souriant de Flo :
- Tu fais quoi sur ton ordi ? me demande t-elle.
- Je voyage sur mon blog…

Pas de doute, la vie sera trop courte pour tous ces « voyages extraordinaires » encore à faire.

Profitons bien de chaque instant qui nous est offert !

1 commentaire:

Marco a dit…

les mots que tu as assemblés forment des phrases pleines de vérité, qui nous rappellent l'essentiel de la vie.
Au plaisir de partager un prochain bon moment entre copains.
Marco