lundi 1 juillet 2024

Le virage 4

Au bas de la montée, l’Alpine retenue par une petite cale placée derrière la roue arrière gauche au bout d’un manche à balais tenu par un commissaire de piste, je regarde les doigts du starter égrenant les 5 dernières secondes. Régime calé à 3000 tours, la voiture ne demande qu’à bondir. 

Trois, deux, un, c’est parti ! Première jusqu’ en zone rouge, deuxième puis troisième à fond dans le léger droite. En ligne de mire les bottes de paille annonçant le premier virage serré du même côté. Sur les freins je repasse en deux pour ré-accélérer à fond en appui, roue avant droite sur la corde. La courbe n’en finit pas pour enfin se desserrer sur une brève ligne droite. Troisième à fond. Levé de pied sur le même rapport pour attaquer le gauche à 90° plein gaz et bondir sur le prochain virage à droite en léger devers. Délicat. La voiture survire légèrement et le talus n’est pas loin… Replacer toute de suite l’auto à droite de la chaussée pour attaquer correctement le virage quatre, à gauche. Léger coup de frein et de volant pour la mise en appui, tout en rétrogradant rageusement avant d’écraser l’accélérateur en visant le point de corde puis la sortie à l’extérieur de la courbe. A cet instant plus rien n’a d’importance que la trajectoire, ligne imaginaire qui aimante le regard et que l’on voudrait idéale. Pur bonheur quand, dans un crissement de pneus jouissif, la voiture amorce la glisse « parfaite », celle que l’on voudrait prolonger comme un pas de danse à la fois léger et viril, sensation unique de maîtrise de la machine tellement valorisante pour le pilote. Et déjà le virage cinq à angle droit, d’où l’on sort au raz des arbres en troisième, avant de plonger dans la dernière courbe à gauche, là où il faut un gros cœur pour ne pas lever le pied au risque de sortir violemment, et filer jusqu’à l’arriver.

Une minute et dix-neuf secondes d’adrénaline !

 

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