
Réaliser que cette représentation n’a qu’un peu
plus de 200 ans donne le vertige en la comparant à réalité d’aujourd’hui.
Peut-être 5000 habitants à l’époque, 4.5 millions aujourd’hui dans une ville à
perte de vue. Seul l’Acropole semble ne pas avoir changé, érigé comme la vigie
millénaire de la formidable frise chronologique de ces lieux berceau de nos
racines Européennes.
Au fond de l’échoppe, une petite dame
toute grise nous observe du coin de l’œil. Derrière sa paire de lunettes à
double foyers, elle semble faire partie du décor. Gardienne de son petit temple
séculaire, comme si ici le temps s’était arrêté à une époque où la pression
démographique n’avait pas encore bouleversé les grands équilibres planétaires.
La carte de l’Europe datée de 1782 posée
sur le table est une merveille. Malgré quelques imprécisions, les proportions
sont là. Les villes principales aussi, ainsi que quelques grandes artères de
communication – les fleuves bien-sûr – mais aussi de fines lignes noires représentant
les routes importantes, probables ancêtres de celles où nous circulons de nos jours. Magique de la regarder à la loupe pour tenter d’en percer les
secrets, et d’imaginer le monde d’alors où la terre n’était peuplée que d’un
peu moins de 800 millions d’humains. Dix fois moins qu’aujourd’hui. Un monde où
les voyages prenaient des années, où les informations diffusaient à la vitesse
de la marche des chevaux et des hommes.
Machinalement je saisis mon smartphone
pour consulter un message instantané qui arrive. A l’intérieur quelques
centaines de photos du monde actuel. J’en ouvre une, offrant une vue
panoramique d’Athènes, pour la comparer à l’illustration sur le mur.
En seulement
8 générations, les Hommes ont façonné leur environnement plus vite qu’il ne l’avait
jamais fait auparavant, et sans aucun doute bien d’avantage qu’ils ne l’avaient
imaginé.
A ce train d’enfer, qu’en sera-t-il en
2219 ?
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