
Resituons le contexte de l’époque :
nous sommes en URSS où la population subit de fortes restrictions sur un grand
nombre de produits de première nécessité. Pour se les procurer, les consommateurs devaient faire la queue
pendant des heures devant les magasins. Les gens de ma génération ont tous vus
ces images des années 70-80. Ils avaient alors le temps de désirer vraiment, avant
de les acheter (peut-être), les produits recherchés en espérant qu’il y en reste.
Et au bout de la queue, il y avait le plus souvent une dame qui octroyait paires de
chaussures 37 tant attendues ou boites de fruits au sirop. En
réalité ces "dames sévères" n’étaient pas là pour vendre comme nous l’entendons
dans une économie de marché où l’offre pléthorique oblige à toutes les astuces commerciales. Elles représentaient juste le dernier maillon du système d’économie planifiée,
celles qui attribuaient, telles des gardes chiourmes, les denrées disponibles au peuple de prolétaires, rôle qu’elles assumaient sans joie comme des
dames pipi.
Déjà presqu'un quart de siècle que le
système communiste s’est effondré. Les temps changent, mais le croisement de
générations produit encore de tenaces stéréotypes.
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