dimanche 4 septembre 2011

Vol de jour

Samedi fin d’après-midi, nouveau départ vers l’Amérique Latine : 45 minutes de voiture jusqu’à l’aéroport de Nantes pour un petit vol vers Paris attraper la connexion du vol de nuit vers Sao Paulo. Pas vraiment envie de partir en plein week-end, mais les « optimisations d’agenda » sont parfois (souvent) nécessaires.

Le temps est à l’orage, ciel chargé de spectaculaires cumulonimbus bourgeonnant verticalement, tel des choux fleurs géants dont le sommet se heurte à la stratosphère en dessinant de gigantesques enclumes. L’avion zigzague doucement entres ces énormes usines électriques volantes qu’il faut mieux éviter si l’on veut ne pas se faire secouer violemment. La lumière décroissante de cette fin d’après-midi ajoute au spectacle, belle partie de pilotage pour ceux qui ont la chance de tenir les commandes.
Atterrissage agité sous les trombes d’eau à Charles de Gaulle. Au freinage les aérofreins moteurs propulsent une gerbe de bruine épaisse vers l’avant de l’appareil, comme s’il se trouvait piégé dans une tornade d’où il ne parvenait pas à s’extraire.

Retour au calme dans l’aérogare. Sans plus d’explication un SMS m’indique que le vol pour Sao Paulo prévu ce soir est reporté à demain matin 8h. Merde ! Le programme déjà tendu va se compliquer et il va falloir se taper un vol de jour.

Soirée sans intérêt dans un hôtel sans âme aux frais d’Air-France. La moindre des choses. En fait l’appareil que nous devions prendre serait resté en Asie pour problème technique, et il a fallu en préparer un autre. D’accord, mais dans ce cas ils auraient quant même pu prévenir plus tôt.

Chargement particulièrement lent de l’appareil, par bus, au large de l’aérogare 2F.
Nous finissons par décoller à 9h.
C’est parti pour un long vol de jour contre le temps, 11 heures pour dessiner une belle trajectoire vers le sud-est croisant l’équateur au dessus de l’Atlantique.
A travers le hublot, loin sous l’appareil, les petits cumulus clairsemés ressemblent à de délicates fleurs de coton flottant au dessus de l’océan qui projettent leurs ombres furtives sur les flots moutonneux.
De temps à autre on distingue un navire laissant derrière lui un sillage d’écume telle une fléchette sur la mer, comme une réponse à l’éphémère trainée de condensation dessinée dans l’azur par notre triple 7.
A l’horizon, ciel et mer se confondent dans un dégradé laiteux marqué d’une fine ligne brune semblable à la tranche d’une galaxie photographié par Hubble.
A bord quelques hublots restés ouverts diffusent d’éblouissants rayons de lumineux, tel des rayons laser illuminant la cabine. Nous ne sommes plus vraiement sur terre, envahis par une douce torpeur, bercés par le ronronnement régulier des moteurs de notre beau « vaisseau » blanc.
...
Heure d’arrivée 14h57 indique le moniteur de contrôle. Encore 6 heures de vols tandis que nous fonçons à 900 km/h vers le Brésil sans réelle impression d’avancer, paradoxe du voyageur aérien pour qui, malgré la vitesse de déplacement, le temps continue de s’écouler lentement.

Aucun commentaire: