Dominant la ligne de crêtes qui partage
la ligne des eaux entre l’Atlantique et La Méditerranée, le Mont Mézenc et
sa forme de berceau surplombe le paysage
rocailleux des monts de l’Ardèche léchés par les nuages bas d’un ciel chargé. Un bruine froide nous saisit. La température chute à 8°. A se demander
si nous ne nous pas trompés de saison. Puis, au détour d’un virage, apparaît enfin
le pain de sucre typique du Mont Gerbier des Joncs, image d’Epinal de nos
manuels de géographie, au pied duquel sont stationnées des centaines de
voitures. Sans surprise, nous ne sommes évidemment pas les seuls sur les traces
du Docteur Livingstone dans sa quête de la source du Nil. Sauf qu’ici le Nil n’est
que La Loire, celle-là même qui au terme d’une course de plus de 1000 km
rejoint l’Atlantique à Saint Saint-Nazaire.
Nous y sommes donc, mais où se trouve précisément
la source ?
Il n’y a qu’à suivre le troupeau…
Une longue file de petits bonshommes
multicolores s’attaque à l’ascension du dôme sommital dans une véritable
cacophonie frissonnante de ceux pour qui c’est l’expédition de l’année.
A la base du dôme, une bergerie
aménagée flanquée d’une plaque émaillée très vintage : « Ici Ferme de
La Loire,
Source Géographique de la Loire,
à l’intérieur 1ère coulée du
Fleuve ».
On y entre comme dans une chapelle. A
droite un filet d’eau s’écoule d’un tuyau engoncé dans la roche, le Graal
autour duquel se pressent les visiteurs venus toucher cette eau « bénite »
ou remplir quelques bouteilles. Fermer les yeux un instant, puis les rouvrir,
nous pourrions être à Lourde, sauf qu’au lieu de Saintes Vierges, la « grotte »
est ornée de saucissons secs et autres victuailles locales, histoire de
rassasier sans délai les pèlerins affamés. Les paysans du coin ont tout
compris.
En ressortant de la bergerie, une borne
Michelin matérialise aussi le départ de La Loire, prouvant, s’il en est encore
besoin que nous sommes bien à la vraie source du fleuve.
Accroupis près de la borne pour une
photo, nous nous regardons tout sourire :
-
Et
maintenant on fait quoi ?
-
On
continue vers le Sud, toujours le nez au vent !
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