dimanche 13 août 2017

Le nez au vent : chapitre 4 - La vraie Source de La Loire

Tandis que nous poursuivons notre route, le grand fleuve devenu rivière n’est plus maintenant qu’un ruisseau sinueux s’immisçant dans les contreforts au Sud-Est du Massif Central.
Dominant la ligne de crêtes qui partage la ligne des eaux entre l’Atlantique et La Méditerranée, le Mont Mézenc et sa  forme de berceau surplombe le paysage rocailleux des monts de l’Ardèche léchés par les nuages bas d’un ciel chargé. Un bruine froide nous saisit. La température chute à 8°. A se demander si nous ne nous pas trompés de saison. Puis, au détour d’un virage, apparaît enfin le pain de sucre typique du Mont Gerbier des Joncs, image d’Epinal de nos manuels de géographie, au pied duquel sont stationnées des centaines de voitures. Sans surprise, nous ne sommes évidemment pas les seuls sur les traces du Docteur Livingstone dans sa quête de la source du Nil. Sauf qu’ici le Nil n’est que La Loire, celle-là même qui au terme d’une course de plus de 1000 km rejoint l’Atlantique à Saint Saint-Nazaire.
Nous y sommes donc, mais où se trouve précisément la source ?
Il n’y a qu’à suivre le troupeau…
Une longue file de petits bonshommes multicolores s’attaque à l’ascension du dôme sommital dans une véritable cacophonie frissonnante de ceux pour qui c’est l’expédition de l’année.
A la base du dôme, une bergerie aménagée flanquée d’une plaque émaillée très vintage : « Ici Ferme de La Loire,
Source Géographique de la Loire,
à l’intérieur 1ère coulée du Fleuve ».
On y entre comme dans une chapelle. A droite un filet d’eau s’écoule d’un tuyau engoncé dans la roche, le Graal autour duquel se pressent les visiteurs venus toucher cette eau « bénite » ou remplir quelques bouteilles. Fermer les yeux un instant, puis les rouvrir, nous pourrions être à Lourde, sauf qu’au lieu de Saintes Vierges, la « grotte » est ornée de saucissons secs et autres victuailles locales, histoire de rassasier sans délai les pèlerins affamés. Les paysans du coin ont tout compris.
En ressortant de la bergerie, une borne Michelin matérialise aussi le départ de La Loire, prouvant, s’il en est encore besoin que nous sommes bien à la vraie source du fleuve.
Accroupis près de la borne pour une photo, nous nous regardons tout sourire :
-       Et maintenant on fait quoi ?
-       On continue vers le Sud, toujours le nez au vent !

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