samedi 26 janvier 2019

Détour VIP par Bangkok


Shanghai : comme des 10aines de fois par jour quand je suis en voyage, à la volée je consulte ma boite mel sur smartphone. Un message prioritaire de Delphine, mon assistante, m’indique que je suis invité pour un rendez-vous suivi d’un diner VIP demain soir à Bangkok. Bien qu'inattendue, une telle invitation ne se refuse pas. Plutôt que de rentrer en Europe, étant sur « zone », je vais donc prolonger en passant par la Thaïlande. Comme d’habitude super efficace, Delphine recale aussitôt le programme en relation avec l’assistante de mon hôte.
Réveil 4h15, une heure de route jusqu’à Pudong et de nouveau 5h de vol dans une semi-torpeur en essayant de fignoler une présentation qui tienne la route.
Merde, je n’avais pas prévu de costume pour ce voyage. Il faudra faire avec pantalon et pull noir.
Aéroport de Bangkok : chauffeur et limousine impeccables m’attendent pour me conduire à l’hôtel réservé à mon attention. Là encore une hôtesse m’attend pour m’accompagner directement à la porte de la chambre. N’imaginez rien d’autre …
Petite sieste, une heure de sport au superbe fitness, douche, coup de fer sur pantalon et chemise, cirage des chaussures, back-up de ma présentation sur un clé USB, répétition devant ma glace, je suis paré.
16h15 : le chauffeur m’attend dans le lobby de l’hôtel. Je suis déjà dans ma bulle et ne vois pas passer les 30 minutes dans le trafic toujours intense de Bangkok.
La limousine s’arrête au pied du building, pile sur le tapis rouge où une hôtesse m’escorte jusqu’à la porte de l’ascenseur. Je suis alors confié à une autre jolie personne pour la montée.
35 étages plus haut nous débarquons dans un lobby cossu où sont exposées des photos de mon hôte en compagnie de quelques grands de ce monde : Ronald Reagan, Georges Bush, Xi Jinping, Bill Gates, le roi de Thailande... Egalement des couvertures de magazines économiques. Cela fait son petit effet.
La moquette épaisse donne l’impression de marcher sur une gazon gorgé d’eau. Je suis aussitôt conduit dans une salle de Conseil panoramique dominant la ville. Devant le grand écran déjà allumé, un technicien en costume noir impeccable m’invite à brancher mon ordi. Tout marche du premier coup. A l’instant même mon hôte et son équipe tirée à quatre épingles entrent dans la salle comme on entre en scène. Tout sourire on se serre chaleureusement la main.
J’ai répondu instantanément à son invitation.
Il a parfaitement fait les choses.
Le travail peut commencer.



vendredi 25 janvier 2019

Back in China!


Chennaï – Shanghaï via Kuala Lumpur. La porte à côté vu d’Europe. En fait deux fois 5 heures de vol, dont la première séquence de nuit.  Les voyages forment la jeunesse qu’il disait.
Sortant du joyeux capharnaüm Indien où rouler en voiture revient à jouer à la roulette Russe, l’arrivée à Shanghai ressemble à un havre de paix. Ici tout est calé, ordré, propre et net. Incroyable mutation Chinoise en seulement une génération. Mais comme le dit si bien un ami d’ici, « le problème en Chine, c’est qu’il n’y a pas (plus) de problème ! » Quand en Inde la vitalité démocratique se perd parfois en conjectures ralentissant le progrès. Vertigineuse perspective, considérant que ces deux pays représentant à eux seuls 1/3 de l’humanité qui se développe sur des modèles radicalement différents.

L’Inde démocratique et « heureuse », mais bridée par sa culture de castes et ses traditions religieuses millénaires, comme une chape sur une poudrière. Et si toute une partie de la population est formée et bien formée à la mode Britannique, donnant une illusion de proximité occidentale, il n’en est rien. Les gens d’ici sont magnifiquement uniques dans leur genre, comme le sont les Chinois, les Américains ou tien, les Français. Et leur modèle de développement ne ressemble à aucun autre. Y appliquer une méthode autoritaire serait aussi désastreux sans doute, que de trop libérer le régime Chinois. Dur à dire, je sais. Mais soyons réalistes. Sachons reconnaitre et apprécier les différences en ne pensant pas détenir la vérité, « nous » qui passons notre temps à nous plaindre, dans l’un des pays où il fait sans aucun doute le meilleur vivre monde.

Sortant de l’élégante aérogare de Pudong, nous attrapons un taxi.
La voiture roule tranquillement sur la sky-road vers la ville. A l’horizon, la ligne de gratte-ciels donne au paysage une perspective futuriste, de celles des BD de science-fiction de notre enfance. Aucun bruit de klaxon, pas de poussière, une circulation fluide. Tout est maintenant bétonné et agrémenté d’arbres et de parterres. On pourrait se croire aux USA, cette Amérique qui fascine tant les Chinois et avec laquelle ils jouent au grand Monopoli de l’économie mondiale.

Le taxi nous dépose devant l’hôtel. Dans le lobby un arbre du nouvel an Chinois orné de centaines de vœux inscrits sur des petits papiers rouges. Nous entrons bientôt dans l’année du Cochon, signe de diligence et générosité. Il sera justement question de cochons demain. Gageons qu’il s’agit d’un bon présage.



mercredi 23 janvier 2019

Incredible India!


Poussés par la foule des invités, nous avançons vers les installations. Deux « chamans » habillés de blanc, colliers de fleurs colorées et odorantes autour coup, s’approchent de nous en psalmodiant des prières en Sanscrit. Leurs yeux exorbités nous regardent fixement, tandis que le ronronnement d’intonations monocordes capte l’attention. Des effluves de fumées ajoutent encore à la chaleur déjà suffocante de cette fin de matinée. Nous sombrons dans une expérience sensorielle aux antipodes de nos repères occidentaux d’aujourd’hui. Des images me reviennent : souvenir d’enfance, quand des processions étaient encore organisées à l’occasion de fêtes religieuses avec fleurs, oriflammes dorés et encensoirs. 
Des étoffes de soie chatoyants sont posées sur nos épaules, et tandis que l’on nous passe de superbes bouquets de fleurs autour du coup, les « prêtres » nous appliquent le point rouge du bindi entre les yeux. Ce troisième œil symbolique pour rester connecté à l’univers, symbole de conscience et de bonne fortune. Tout ce qu’il nous faudra pour réussir dans cette nouvelle aventure.
Nous voilà donc parés pour l’Opening Ceremony de BMR Blue Genetics India.
A l’instant même le Ministre de l’Agriculture Indien est accueillit par Monsieur BMR, notre partenaire Indien. Habillé d’un simple pantalon de toile, d’une chemise blanche et de tennis, le petit homme simple et affable est immédiatement happé par la procession en marche vers les installations flambant neuves. Des musiciens et batteurs de tambour ajoutent à l’ambiance quasi mystique du moment. Devant nous, dans une joyeuse bousculade, photographes et cameramen se pressent pour immortaliser l’instant. Telles les abeilles d’un essaim, tournent aussi autour des VIP’s, une multitude de « paparazzis » armés de smartphone à la recherche du bon angle pour un selfie volé au ministre.
Attentif à tout, en maître de cérémonie notre partenaire supervise avec calme le déroulement du protocole. Subtile mélange d’ordre et de désordre parfaitement géré avec cette fausse nonchalance dont les Indiens ont le secret. On se laisse alors porter par ce moment unique concrétisant le lancement officiel d’une nouvelle unité de multiplication de crevette en Inde, premier marché mondial. Sentiments mélangés de satisfaction du travail déjà accompli et d’appréhension face aux défis qui nous attendent.
Devant chaque bloc de bâtiments le même rituel de coupage de ruban. Il y en a pour le monde. Le ministre bien sûr, puis les officiels locaux et partenaires principaux. Personne n’est oublié.
La procession fait ainsi le tour complet du site. Des installations au potentiel remarquable qu’il va maintenant s’agir d’exploiter efficacement dans un pays-continent au potentiel extraordinaire. La confiance est là, tout comme la conscience des enjeux. 

Nous sortons du périmètre protégé sur un tapi de pétales de fleurs, prélude d’une nouvelle aventure entrepreneuriale utile que nous espérons durable.