lundi 17 avril 2017

Excentricité



Il existe des endroits au monde dont l’âme est née de l’imagination extravagante de personnalité hors du commun. Aucun doute qu’Isola Bella (l’Ile Belle) en fasse partie. Ou comment transformer un simple rocher à quelques encablures d’une petite plage de galets en un lieu unique ?
Pour ceux-qui ont le privilège d’y vivre, il devient l’objet de toutes les attentions pour laisser libre cours à son imagination vers une autre dimension chargée d’émotion, de créativité et de fantaisie. Pour les autres, une attraction au mieux jalousée, souvent critiquée ou tout simplement incomprise. Mais quelle audace de l’imaginer puis le réaliser !
Certes la contrainte pécuniaire est une donnée importante, mais pas que. Il y a aussi cette excentricité qu’ont certaines personnes et qui leur permet de dépasser les conventions pour ouvrir de nouveaux champs inattendus.
Florence Trevelyan, petite fille de la reine Victoria, est de ces personnes singulières. Fin du 19ème, elle acquiert ce rocher aride pour y installer un jardin extraordinaire et y construire une maison très simple.

On aborde l’ile à pied par une fine bande de galets juste sous le niveau des eaux limpides de cette côte rocheuse. Le mieux est d’enlever ses chaussures si l’on ne veut pas les tremper. Et le plus drôle est qu’à cet endroit précis, des femmes chinoises vous proposent des massages de pieds sur la plage. Super approche du marché des gens aux pieds nus !
Une fois rechaussé, la découverte de l’ile est un ravissement.
D’étroits sentiers taillés dans le rocher pour rejoindre des terrasses autour desquelles poussent, à même la roche, mille et une essences de plantes parfaitement acclimatées aux conditions arides tempérées par l’influence marine. Rien de réellement luxuriant, plutôt un vaste jardin sec au graphisme parfait de ces végétaux rustiques : cactus en tout genre, petits épineux cagneux, quelques conifères méditerranéens et autres feuillus parvenus à trouver le moyen de pousser ici grâce à d’impressionnants réseaux de racines courant sur le sol rocailleux.
Au hasard de la déambulation, on découvre aussi une étonnante maison troglodyte « contemporaine » aujourd’hui abandonnée, éphémère lieu de rencontre de la jetset Italienne maintenant tombée en désuétude. Comme quoi, alors que les jardins prospères, le bling-bling résiste rarement à l’érosion des années…

Cette promenade inattendue a un réel goût d’ailleurs, quelques heures coupées du reste du monde, dans un univers original d’où émane des ondes positives, un peu de l’âme originale de Florence Trevelyan.

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