dimanche 14 avril 2013

Et pourquoi courir ?



L'autre jour je rentrais d'Italie à bord d'un CRJ 1000, le très beau jet régional de Bombardier, appareil effilé et silencieux aux larges hublots rectangulaires comme des écrans LCD donnant sur la planète ; mon avion préféré. Voler dans une telle machine est un plaisir dont je ne me lasse pas.
C'était la fin de journée, et nous croisions au dessus des Alpes dont les sommets pointaient sur la couche de nuages cotonneuse telles des aiguilles acérées, à l’exception du dôme du Mont Blanc, sommet de l’Europe à l’allure bonhomme de colline arrondie, de celles que l'on trouve du côté d'Aubusson lorsqu'on aborde les premiers reliefs des monts d'Auvergne.
A 10 000 m d'altitude, tout en profitant d'une vue imprenable sur ce "paradis blanc" magnifié sous un ciel d'émeraude éblouissant de la lumière crue du soleil à peine filtrée par la troposphère, je lisais le bouquin de l'auteur japonais Haruki Murakami, "Autobiographie de l'auteur en coureur de fond", attrapé en partant sur la pile de livres entassées au coin de la bibliothèque familiale.
Sans doute est-ce par ce que je suis aussi un coureur invétéré, le récit de cet auteur que je ne connaissais pas m'est allé droit au cœur, retrouvant dans son histoire la description de sensations familières, mises en parallèle, pour ce qui le concerne, avec les challenges de sa vie d'écrivain, tandis je faisais le lien avec ma vie d'entrepreneur - voyageur, retrouvant mot pour mot ce que j'ai pu modestement parfois coucher aussi sur le papier - expression élégante pour dire en fait frapper sur mon clavier - ou comment mettre tout en œuvre pour tenir la distance et développer en parallèle, vie intellectuelle, amoureuse, sociale, spirituelle,  en cultivant sa vitalité corporelle au service de sa sensibilité et de son "intelligence".
La question m'est souvent posée de savoir ce qui me fait courir quotidiennement ? Au sens littéral du terme évidemment…
Le goût de l'effort ? Le plaisir ? L'addiction ? Autre chose ?
Et souvent d'ajouter - ceux qui posent la question - quel courage !
Courage, tu parles ! Certes il faut un peu de volonté, mais la vraie raison se résume en deux mots : bénéfices collatéraux.
Bon, je reconnais volontiers que cela mérite un petit approfondissement,  et franchement ne vous forcez pas à poursuivre la lecture de cette chronique si vous ne sentez pas.
...
Vous êtes toujours là ?
Je vais essayer de préciser ce que sont selon moi les bénéfices collatéraux du jogging quotidien :
-      La régulation du stress par l'évacuation de toute ces toxines secrétées sous la pression des agressions quotidiennes. Vous savez, le réflexe très ancien de la fuite de nos lointains ancêtres face au danger : l’homme se retrouvant face à une féroce bête sauvage et dont la décharge d’adrénaline lui permet de fuir à toutes jambes. Sauf qu’aujourd’hui, nous ne nous enfuyons pas lorsque nous sommes agressés par les stress de la vie ordinaire et que, si nous n’y prenons pas garde, toutes ces décharges émotionnelles s’accumulent dans notre corps et entraînent des désordres physiologiques et parfois même psychologiques. Car tout est lié… Courir est donc un excellent régulateur.
-      Le développement mécanique de l'outil corporel, celui la même qui nous permet de faire ce que nous faisons, illustration exacte du vieil adage : "quand la santé va, tout va !"
Aussi simple que ça. Un corps qui ne bouge pas s’atrophie. Un corps entretenu se développe et permet d’entreprendre des choses. Car l’intelligence ne suffit pas, il faut aussi des bras et des jambes pour agir.
-      Le goût de l'effort, du dépassement de soi : ces conquêtes personnelles de l'inutile qui vous font découvrir vos limites en les repoussant, histoire de voir si l’on est capable de courir un kilomètre de plus ou gagner trente secondes sur son parcours habituel, et considérer cela comme une victoire sur soi-même qui nous grandit un petit peu à chaque fois.
-      La vitalité, cette faculté qu'ont certains de rayonner en distillant de l'énergie positive aux personnes qu'ils côtoient.
-      La probabilité d'allonger sont temps de vie "active" : en investissant un peu de temps pour soi chaque jour, disons 45 minutes d’exercice physique, soit moins 3% de son temps de vie totale si l’on espère vivre 90 ans, l'opportunité de gagner peut être 10 ou 15 années de vie en bonne santé, autant de temps disponible pour profiter du bref instant qui  nous est donné sur la grande flèche du temps.

Trop simple ? Idéaliste ? Essayez donc pour voir !

Aucun commentaire: