dimanche 8 novembre 2009

"Une bonne séance de mécanique est toujours agrémentée d'imprévus..."


Dans 2 semaines exactement, départ pour une nouvelle ballade transsaharienne ; moins l’approche, plus le retour ça va faire une grosse semaine de pistes dans le grand sud Marocain d’Est en Ouest, grosso modo le long de la frontière Algérienne.

Mais avant de partir il faut préparer la navigation : Jo s’occupe de l’intendance - il s’agit cette fois-ci de mon papa et non pas d’Africa d’Jo - quant à moi je prépare le vaisseau, notre Land Rover Discovery TD5 familial, un modèle 2004 encore fringuant mais affichant déjà 160 000 km au compteur.

La préparation mécanique du 4x4 est des plus simple : « bidange, grissage y virification », comme l’affichait fièrement un garage de brousse croisé lors d’un voyage précédant en Afrique Noire. La roue de secours de notre pick-up Toyota de location était alors crevée (même carrément déchirée) et, pour quelques francs, pneu et chambre à air avaient été vulcanisés à la méthode traditionnelle en y recollant à chaud de grosses pièces de caoutchouc récupérées sur un vieux pneu. Là bas rien ne se perd, tout se transforme. Le développement durable bien avant l’heure.

Mais revenons-en à ma prépa.
Comme dit Flo : « une bonne séance de mécanique est toujours agrémentée d’imprévus... »
Alors que tout s’était parfaitement bien passé, et qu’il ne me restait plus qu’à effectuer la vidange de boite de vitesse, cette séance de mécanique n’échappa pas à la règle : impossible de desserrer le bouchon de vidange. Un bouchon en creux carré. J’ai pourtant les bons outils mais le satané bouchon résiste, et alors que j’ai l’impression qu’il commence enfin à tourner, ce n’est que la clé qui ripe en déformant le creux qui n’a alors plus rien d’un carré.
- Damned, je suis fais !
Bon ce n’est pas exactement ce que j’ai du dire, mais pour la chronique d’aujourdhui, ça fait plus chouette.
Vexé, je m’en veux de l’avoir sans doute serré trop fort la dernière fois, mais bon, rien de dramatique, nous ne sommes pas en panne au milieu de nulle part, il reste encore 15 jours avant de partir et il existe sûrement une solution. Tout le reste est OK : moteur, boite de transfert, ponts, filtres à air, à huile, à gas-oil, pneus, plaquettes de frein, éclairage, alimentation électrique des matériels de navigation et de communication, et enfin démontage de l’attelage pour la garde au sol.
Je rentre donc à la maison en réfléchissant aux solutions possibles. Première action, consulter Africa d’Jo, notre maître mécano. Je le réveille de sa sieste (l’histoire ne dit pas si elle était crapuleuse…) et lui explique le problème. Sa réponse est sans appel :
- Et bien t’es mal mon ami Fred. Y’a plus qu’à aspirer l’huile par le bouchon de remplissage.
Evidemment ! Je n’y avais pas pensé... Normal, je ne suis pas mécano.
- Aspirer l’huile, mais comment ?
- Avec un tuyau.
- D’accord, mais avec quoi au bout du tuyau ?
- Un aspirateur pardi !
Dis comme ça c’est évident.
Alors que je vous passe nos échanges sur les modalités de l’opération, ou comment passer le cathéter entre la pignonnerie de la boite pour arriver au fond du carter, puis aspirer l’huile. Mais bon, nous établissons le protocole opératoire provisoire avant de convenir de nous revoir sous quelques jours, en salle d’opération, pour tenter la manœuvre à l’aide d’une pompe à vide dont d’Jo dispose à son atelier.

Tandis que je raccroche le téléphone je croise le regard entendu de Flo qui a tout écouté, la situation confirmant une nouvelle fois son vieil adage…

Un peu vexé je réfléchis. Pompe à vide, cathéter, la discussion avec D’jo me trotte dans la tête et je file à mon garage-atelier où dorment quelques engins motorisés répondant aux doux prénoms de 500 XT, Africa-Twin, Ténérée ou encore, dans un autre genre, Vélosolex, et qui n’attendent que l’occasion d’une prochaine escapade.
Parcourant les étagères je tombe sur un morceau de petit tuyau coudé puis sur un bidon plastique de vélo, de ceux utilisés pour boire tout en roulant, sur lesquels il suffit d’appuyer pour envoyer une giclette de liquide, et qui reprennent ensuite leur forme initiale. Tilt ! Je tiens ma pompe à vide manuelle sur laquelle il me suffit de brancher le petit tuyau avec lequel aspirer. Ni une, ni deux, en quelques minutes l’assemblage est réalisé et je teste le système en aspirant l’eau d’une autre bouteille. Ca marche ! Reste à savoir si le cathéter pourra aller au fond du carter, puis si l’huile voudra bien remonter malgré sa viscosité. Je décide de dormir là-dessus.



Ce matin, après avoir positionné le Disco sur la fosse de vidange du garage et dévissé le bouchon de remplissage de la boite, j’introduis le cathéter coudé par l’orifice tout en priant Saint Land Rover que rien ne l’empêche d’atteindre le fond du carter. Ca marche. Ne reste plus qu’a appuyer sur le bidon de vélo et voir si, en relâchant, l’huile va bien remonter. Et ça maaaaarche !
Sans fausse modestie, je me dis que je devrais déposer le brevet du « système de purge de boite de vitesse de Discovery par le bouchon de remplissage », un outil indispensable aux mécanos du dimanche serrant trop fort les bouchons de vidanges. Peut-être prometteur, mais sur un marché limité !

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