Petit moment d’angoisse ce matin en regardant le topo pour l’ascension du Col de Peyresourde depuis Bagnères de Luchon (Ville du Tour de France qui s’affiche partout en grand) : 14 km, 950 m de dénivelé avec une pente maxi à 12%. L’Aspin c’était hier. Un peu moins long, un peu moins pentu, ce n’était pas facile et j’avais l’impression d’avoir donné le maximum. Depuis il y eu une bonne nuit, mais les jambes vont-elles suivre ? Comme un matin d'examen, il me faut passer aux toilettes évacuer le stress accumulé dans le 2ème cerveau… Tu parles, pourtant il n'y a pas d'enjeu... Je roule seul, avec personne pour me juger. Mais bon, j’ai la pression. C’est comme ça. Echouer serait un échec. Je n’ai plus 30 ans et cela arrivera bien un jour. Le plus tard possible, et pas aujourd’hui !
Allez, hardi petit, plus le moment de gamberger, il faut y aller !
Cette fois-ci je pars équipé du Garmin Edge Explore 2 offert par chérie à l'occasion de mon anniversaire. Il affiche tous les paramètres importants pour le cyclisme : vitesses, distances, pente, fréquence de pédalage, fréquence cardiaque, température extérieure, et bien sûr la direction. Avec ça j’ai presque l’impression d’enfourcher un nouveau vélo.
Les premiers kilomètres sont une bonne mise en jambe. Pas de douleur résiduelle d’hier. Je privilégie la fréquence à la puissance. La pente atteint rapidement 7-8% et je passe sur l’avant-dernier développement. Ne me demandez pas le nombre de dents sur les pignons, je n’en ai aucune idée… Devant moi un petit groupe de cyclistes que je dépasse allègrement. Toujours bon pour l’égo. Je n’ose pas leur dire qu’apparemment ils travaillent trop en force.
La montée traverse 2 villages offrant un peu de répit. Quoi que. De courtes séquences de danseuse permettent de relancer en changeant brièvement de position qui soulage les fesses. Ne pas oublier de descendre 2 rapports pour développer en force, puis les remonter en se rasseyant pour retrouver la fréquence.
Moment de doute au 9ème kilomètre. 11% indique l’ordi et il en reste 4… C’est difficile et j’essaie de générer des images positives, souvenir de moments intenses de dépassement personnel. Les frissons arrivent. Ca marche. Petit shot d’adrénaline dans un bain d’endorphine. Je retrouve un certain bien-être.
Plus que 2 km, je suis serein, le sommet n’est plus qu’à 4 épingles. Il ne peut m’échapper.
Dernier kilomètre comme dans un rêve. Je la touche borne heureux, avec la satisfaction de l'objectif atteint.
Et de deux !
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